À quoi ressemblera l'IDE du futur ? Quelles seront ses tâches ? Quelle place aura la robotisation ? 8000 infirmières ont répondu à une étude de la MACSF, réalisée en novembre 2017.
L’infirmière est le pivot de la prise en charge du patient et fait le lien avec le médecin, notamment lors de l’hospitalisation. Comment les infirmières perçoivent-elles l’évolution de leur rôle ? Dans quelle mesure pensent-elles que les innovations technologiques vont transformer leur métier ? Pour le savoir, la MACSF a réalisé une étude en novembre 2017 intitulée « L’infirmière du futur » auprès de 8000 d’entre elles. Voici une synthèse des résultats.
Aujourd’hui, les infirmières jouent un rôle central dans la prise en charge des patients (réalisation des soins liés aux fonctions d’entretien et continuité de la vie, administration des médicaments, traitements et protocoles aux patients). En cas de manquement, leur responsabilité civile, pénale ou disciplinaire peut être recherchée. À l’issue de l’étude, plus de 9 infirmières sur 10 pensent que leur responsabilité professionnelle sera plus recherchée en 2030.
91 % des infirmières interrogées estiment également qu’elles auront plus d’autonomie et de responsabilité en 2030, avec notamment le développement des infirmières de coordination, qui passeront des appels aux domiciles des patients pour prendre des nouvelles post-opératoires et qui seront directement en lien avec le médecin traitant pour le suivi des soins à domicile.
92 % des infirmières interrogées pensent que le travail de coordination entre l’hôpital et le suivi des patients à domicile fera partie intégrante de leur quotidien et 89 % que les médecins leur délégueront davantage de tâches.
Les infirmières sont plutôt confiantes sur l'impact des évolutions technologiques sur leur profession. L’étude met en avant le fait que pour 80 % des infirmières interrogées, la chambre connectée et la réalité virtuelle sont jugées comme étant des innovations probables en 2030.
61 % des étudiantes infirmières interrogées pensent que les robots feront partie de leur quotidien en 2030. Au-delà de la télémédecine et des objets connectés (utilisés par 30 % des infirmières interrogées et qui impactent déjà leur quotidien*), les étudiantes infirmières jugent que la robotisation pourrait leur permettre :
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Les robots pourraient aussi les aider à effectuer la gestion des stocks notamment sur les chariots. Cela leur permettrait d’éviter des erreurs et de gagner du temps et 89 % des infirmières interrogées pensent que cela les aiderait dans leur travail. Néanmoins, elles sont 80 % à craindre que les innovations entraînent une déshumanisation des soins et de l'hôpital.
« Aujourd’hui, dans certains établissements, il existe des logiciels sur lesquels les médecins réalisent la prescription. L’ordonnance est reliée directement à la pharmacie de l’établissement et la commande est ensuite livrée. Tout est automatisé, cela évite les erreurs et fait gagner du temps. On pourrait imaginer à l’avenir que les robots déposent les médicaments bien rangés sur les charriots », propose Sébastien, infirmier en Ehpad.
Si elles ont bien conscience (78 %) que les robots ne pourront pas tout faire, comme les prises de sang par exemple, elles sont 77 % à redouter les pertes de connexion Internet et les bugs informatiques et estiment à 63 % que les innovations technologiques devraient leur permettre de consacrer plus de temps à leurs patients. « Quand les logiciels sont utilisés correctement, ils font réellement gagner du temps », estime Charles, infirmier hospitalier en service de neurologie.
* Par exemple les piluliers qui mesurent l'observance des patients en temps réel, les systèmes de surveillance de la glycémie sans piqûres, les applications mobiles qui permettent le suivi des états cliniques des patients, la numérisation des ordonnances et la traçabilité des prélèvements à domicile…