Dans les années 1980, du fait de l’évolution des besoins et des attentes en matière de santé, et dans les suites d’une nouvelle réglementation autorisant l’IDE à un rôle thérapeutique autonome, se développe en France une filière clinique en soins infirmiers (21). Fortes de l’expérience de nos voisins suisses, des entreprises de formation privées proposent des programmes de formation d’infirmières cliniciennes, et l’une d’elles dépose la marque « d’infirmière clinicienne ». Le titre étant alors protégé, des noms alternatifs voient le jour, dont infirmières spécialistes cliniques. Certains établissements de santé développent ces fonctions malgré l’absence d’encadrement législatif dans les années 1990. Cette confusion dans les termes a pu encore être augmentée par le fait que certains instituts de formation français ont créé un statut d’infirmière spécialiste clinique, qui ne correspond pas aux statuts des infirmières de pratique avancée selon les critères internationaux. De plus, le terme de clinique renvoie à la pratique au chevet du malade. Selon cette définition, tout infirmier diplômé travaille dans le domaine de la clinique. La création du titre protégé d’infirmière clinicienne porte donc à confusion : soit il fait référence au rôle propre de l’IDE dès sa formation initiale, soit il fait référence à la formation d’infirmière clinicienne certifiée, autrement dit, qui a acquis un niveau de pratique performante, voire experte.
Une clarification est nécessaire sur la différenciation entre spécialités infirmières et infirmières de pratique avancée. En 2010, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) avait organisé des groupes de réflexion pour dresser un état des lieux des pratiques avancées des spécialités infirmières. À ce jour, la DGOS semble souhaiter distinguer « spécialités infirmières » et « pratique avancée infirmière », notamment pour différencier des évolutions de carrière. Cependant, les spécialités infirmières ont parfois un statut de pratique avancée dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.
Références :
21. Debout C., « La fillière clinique en sois infirmiers, éléments de clarification dans le contexte français », Soins (10), 2014, 789 : 26-31.