Le concept de pratique avancée reste assez nouveau en France, et peu de professionnels en connaissent la définition réelle. Selon une étude exploratoire menée en Île-de-France entre 2006 et 2007 (22), des structures disent avoir mis en place des pratiques avancées et des professionnels se qualifient d’IPA (en dehors des critères juridiques, jusqu’alors inexistants). S’ils exercent bien différentes missions relevant des pratiques avancées, seuls 8,94 % investissaient l’ensemble des domaines de la pratique avancée. De même, 9,5 % des paramédicaux disaient exercer des pratiques avancées sans avoir de pratique clinique directe.
Cette étude permet de dire que de nombreuses infirmières françaises bénéficient de compétences accrues (voire expertes) dans certains domaines, obtenues par diverses formations, ce qui leur donne un niveau d’expertise spécifique, pourtant différent du statut d’IPA.
La loi récemment votée encadre les pratiques avancées, mais nécessite la parution d’un décret d’application qui permettra de définir concrètement les compétences et les responsabilités attendues de l’IPA en France, ainsi que le niveau de formation requis. Un alignement sur les recommandations internationales, avec la nécessité d’un grade master, est souhaitable.
Références :
22. Jovic L., Guenot C., Naberes A., Maison P., « Pratiques avancées des professionnels paramédicaux : étude exploratoire dans la région Ile-de-France », Recherche en soins infirmiers, décembre 2009 (99), 117–32.