Parmi les nombreux travaux sur le rôle de l’IPA (6) (9) (10), Ann Hamric a conceptualisé les pratiques avancées en les déclinant en sept compétences principales (9) dont chacune peut être investie de manière diversifiée et flexible, mais toutes devraient être mobilisées (figure 1).
Il s’agit de la principale compétence de l’IPA. Elle se distingue par un haut degré d’autonomie et par des compétences de gestion des situations complexes et (de gestion) des risques. Elle vise à obtenir la confiance du patient.
L’IPA aide à la décision, la planification et la mise en œuvre d’interventions de soins ; elle réalise le suivi individuel des patients et l’évaluation des interventions réalisées. Elle a aussi un rôle de conseil auprès des équipes pour qui elle est une personne ressource.
« Démarche qui procède d’une quête systématique visant à dégager de nouveaux savoirs infirmiers au bénéfice des patients, des familles et des communautés .»(11) L’IPA identifie les problèmes cliniques, participe, et/ou coordonne des projets de recherche en sciences infirmières, dans un objectif global d’amélioration de la qualité des soins. Elle diffuse les résultats par des publications scientifiques et participe à la diffusion. Elle favorise ainsi l’implantation sur le terrain des interventions fondées sur des données probantes (evidence-based nursing – EBN).
Figure 1 : Rôle de l’infirmière de pratique avancée d’après Hamric et al. (2013)
L’IPA travaille activement avec les cadres de santé, les médecins et les équipes soignantes. Du fait de sa formation, elle peut être amenée à travailler au niveau institutionnel avec des gestionnaires qualité et peut intervenir dans des équipes projets. De ce fait, « l’IPA doit avoir une habileté à la communication et aux relations interpersonnelles, et une grande adaptabilité aux demandes des institutions ».(5)
L’éthique est un pilier fondamental de la profession infirmière. Le rôle de l’IPA est de promouvoir l’analyse critique et la réflexion éthique pour qu’elles soient de plus en plus présentes dans la prise en soins des situations complexes par l’ensemble des acteurs de santé (12).
L’IPA place le patient au centre de sa prise en charge. Elle écoute ses choix et ses volontés et s’assure qu’ils sont pris en compte dans une dynamique de partenariat. Elle est actrice du changement dans l’intérêt du patient, tout en prenant en compte la politique de l’établissement, le contexte de soins et les aspects économiques.
L’IPA acquiert un savoir, un savoir-faire, un savoir-être et un savoir-agir qui lui permettent de promouvoir et de communiquer les valeurs du soin, de l’établissement et de la pratique infirmière. Elle est une « référente » clinique, sans rapport hiérarchique avec les autres infirmières. Elle identifie les opportunités d’amélioration, initie et accompagne le changement des pratiques professionnelles, en étroite collaboration avec ses pairs et l’équipe managériale. Son action vise à aider le groupe à atteindre ses objectifs efficacement (13).
Références :
9. Hamric A.B., Hanson C.M., Tracy M.F., O’Grady E.T., “Advanced Practice Nursing: An Integrative Approach”, Elsevier Health Sciences, 2013.
10. Bryant-Lukosius D., DiCenso A., Browne G., Pinelli J., “A framework for the introduction and evaluation of advanced practice nursing roles”, Journal of Advanced Nursing, 2004; 48(5):530-540.
11. Conseil international des infirmières, Guide pratique de la recherche en soins infirmiers, WL Holzemer. Genève CII, 1998.
12. Conseil international des infirmières, Code déontologique du CII Pour la profession infirmière, 2012. Consultable ici : bit.ly/2rn65Kq
13. Phaneuf M., « PTI, leadership, imputabilité et supervision : jusqu’où aller ? », Infiressources, 2010. Consultable ici : bit.ly/2HTuChi