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Les propositions formulées par l’Assurance maladie le 14 juin dernier, dans le cadre des négociations conventionnelles, ont fortement déçu les syndicats infirmiers libéraux représentatifs… qui remettent ouvertement en question la possibilité d’un éventuel accord.
Les négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie et les infirmières libérales semblent se trouver au bord du précipice. Les trois syndicats représentatifs de la profession ont interrompu la dernière séance de discussions, le 14 juin dernier, faisant explicitement planer le doute sur la possibilité de parvenir à une signature… Reste à savoir s’il s’agit d’une réelle volonté de rupture ou d’un coup de bluff.
En tête de la contestation, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), qui a été le premier – et pour l’instant, le seul – à publier un communiqué, annonçant qu’il a « claqué la porte » des négociations. « Trop, c’est trop », s’indigne sa présidente, Catherine Kirnidis, qui indique que les revalorisations et actes supplémentaires proposés par l’Assurance maladie – « 198 millions d’euros sur trois ans, plus 100 millions d’euros pour le futur Bilan de soins infirmiers (BSI) » – sont largement en dessous des besoins.
Même son de cloche du côté de Convergence infirmière (CI). Le syndicat estime également que l’enveloppe proposée par l’Assurance maladie est insuffisante, mais aussi que ses délais de mise en œuvre sont « catastrophiques », précise sa présidente, Ghislaine Sicre. Car les effets de la nouvelle convention ne se feraient sentir qu’à partir de 2019, ce qui est bien tard pour répondre aux attentes de la profession, note-t-elle : « On ne voit pas comment on pourrait signer. » La Fédération nationale des infirmiers (FNI) est à l’unisson. « Le compte n’y est pas, et en l’état, ce n’est pas signable », estime son vice-président, Daniel Guillerm.
Quant à la suite des événements, elle semble difficile à prévoir. « L’Assurance maladie doit revenir vers nous, et il y a une réunion prévue en fin de mois », déclare Ghislaine Sicre… avant d’ajouter que « la porte n’est pas totalement fermée ». Daniel Guillerm remarque pour sa part que « dans toute négociations, il y a un moment de crispation », et que l’on va maintenant voir « quels efforts le ministère de la Santé et l’Assurance maladie sont prêts à consentir ». La partie de poker n’est pas terminée.
Adrien Renaud