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Une cadre paramédicale de santé de l’hôpital Sud de Grenoble s’est suicidée chez elle le 11 juin dernier. Si les raisons de son geste semblent, pour le moment, personnelles, le CHSCT de l’hôpital a lancé une analyse de ses conditions de travail.
Une mère de famille de 54 ans, cadre paramédicale de santé au service orthopédie de l'hôpital Sud de Grenoble s’est donné la mort à son domicile le 11 juin dernier. Un drame qui intervient quelques mois après un autre suicide, celui d’un neurochirurgien sur son lieu de travail en novembre 2017. Ce qui avait conduit à la publication d’un rapport du médiateur national Édouard Couty à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn (voir encadré). Au vu de la situation et du contexte, la question du lien entre ce décès et les conditions de travail se pose.
Néanmoins, les syndicats restent pour le moment très prudents quant aux circonstances de ce décès. Ils estiment que pour l’instant, il est trop tôt pour dire si ce suicide est lié aux conditions de travail. Pour en savoir plus, le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a lancé une analyse des conditions de travail, dont les résultats devraient être connus dans les semaines à venir. La direction générale du CHU a, de son côté, rencontré ses collègues, très choqués par le drame. Une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les accompagner.
Un rapport accablantEn janvier dernier, dans son rapport sur la situation du CHU de Grenoble suite au suicide d’un neurochirugien sur son lieu de travail, le médiateur national Édouard Couty a pointé des situations de « conflit, maltraitance ou cas de souffrance au travail ». Et a souligné que « le service de néphrologie connaît des problèmes de gouvernance importants » et des conflits entre médecins. Enfin, il remarque « un décalage trop important entre le discours institutionnel et la réalité du terrain et « une communication de mauvaise qualité », ainsi qu’« un management très orienté vers les problématiques budgétaires ». Suite à ce rapport, la direction du CHU a mis en place un plan d’action pour améliorer la qualité de vie des soignants. |
Anne-Gaëlle Moulun