26/06/2018

Maladie de Lyme : la HAS se prononce enfin

Après dix-huit mois de travail, la Haute Autorité de Santé a publié, le 20 juin, de nouvelles recommandations sur la borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques (MVT).

Après dix-huit mois d’un travail sous haute tension et porté par un groupe pluridisciplinaire incluant les associations de malades, les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) viennent enfin d’être publiées. Elles tentent d’apporter une solution de manière pragmatique et remplacent la conférence de consensus de 2006.

Jusqu’à présent, en cas de doute, le médecin prescrivait un dépistage sérologique visant à détecter, dans le sang, la présence d’anticorps produits par le système immunitaire et dirigés contre les antigènes de la bactérie. Les tests se faisaient en deux temps : un test dit Elisa qui, si positif, devait être confirmé par le test dit Western Blot. Si les deux sérologies étaient positives, le patient était reconnu comme atteint de la maladie de Lyme et pouvait recevoir un traitement antibiotique. Dans le cas contraire, il se retrouvait sans solution thérapeutique.

« Notre position est que les signes cliniques doivent primer, on ne devrait pas s’intéresser aux tests qui ne sont pas fiables. On aurait au moins dû obtenir la possibilité de pouvoir les réaliser simultanément », fustige Agnès Gaubert, présidente de France Lyme. Fortement critiqués quant à leur fiabilité – ils sont d’ailleurs en cours d’évaluation par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)  – ces tests sont toujours présents dans les recommandations mais « ils ne suffisent pas à eux seuls pour affirmer ou infirmer le diagnostic ».

Répondre à l’errance des malades

Pour apporter une réponse aux patients en situation d’errance médicale, la HAS a introduit le terme de SSPT : symptomatologie/syndrome persistant (e) polymorphe après une possible piqûre de tique. Il concerne les patients qui ont pu avoir une piqûre de tique avec ou sans antécédent d’érythème migrant ainsi qu’une triade de symptômes qui se manifestent plusieurs fois par semaine depuis plus de six mois. À savoir, un syndrome polyalgique associé à une fatigue persistante avec réduction des capacités physiques et des plaintes cognitives. « On ne sait pas diagnostiquer un Lyme chronique, on ne sait pas s’il existe, donc on va procéder par diagnostic différentiel, explique Cédric Grouchka, membre du collège de la HAS et président de la commission stratégies de prise en charge. Et si le bilan étiologique n’aboutit à aucun diagnostic, on proposera au patient un traitement antibiotique d’épreuve de 28 jours. » Mais attention, aucune prolongation de traitement antibiotique ne devra être proposé en dehors de protocoles de recherche encadrés par un centre spécialisé des maladies vectorielles à tiques.

Isabel Soubelet

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