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Un Observatoire de la qualité de vie au travail des professionnels de santé a été installé, le 2 juillet, par la ministre de la Santé. Objectif : centraliser et diffuser l’information sur le sujet, notamment par l’organisation d’un colloque annuel. Des groupes de travail devraient aussi être mis en place fin octobre.
« Prendre soin de ceux qui nous soignent », qu’ils exercent en établissement, an ambulatoire ou en libéral. Tel est l’objectif qu’affichait, le 2 juillet dernier, le ministère de la Santé en lançant le nouvel « Observatoire de la qualité de vie au travail des professionnels de santé ». Une institution qui sera présidée par le Pr Philippe Colombat, professeur d’hématologie au CHU de Tours. « Le champ est immense et la page est blanche », commente ce PU-PH, par ailleurs auteur d’un livre sur la qualité de vie au travail. Il précise que l’observatoire comprendra douze membres (1) et fera appel à « des experts de terrain » pour couvrir tous les secteurs : hôpital, libéral, médico-social, formation… Leur mission : « Répertorier et rassembler tous les documents, textes officiels, rapports d’expériences de terrain, qui existent sur le sujet », indique Philippe Colombat.
Celui-ci précise que l’observatoire devra également émettre des recommandations pratiques. Il promet la mise en place de groupes de travail à cet effet « fin octobre », et insiste sur l’aspect opérationnel de sa mission. « Il faut que les gens puissent aller piocher dans cet observatoire l’information dont ils ont besoin », affirme-t-il.
Et s’il ne veut pas décevoir la profession infirmière, Philippe Colombat a intérêt à tenir sa promesse d’un observatoire concret. « C’est une étape importante, mais est-ce suffisant ? Bien évidemment, non », estime Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI). Ludivine Gauthier, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), est à l’unisson : elle salue la volonté affichée de prendre en compte les problématiques de formation, mais attend la suite avec une impatience non dissimulée. « Nous avons déjà mis en lumière ce qu’il fallait faire et nous sommes dans l’étape d’après », affirme-t-elle, citant notamment la nécessité pour les tuteurs d’avoir le temps matériel d’encadrer les étudiants. Et Nathalie Depoire de trancher : « Cela fait bientôt deux ans que Marisol Touraine (ancienne ministre de la Santé, NDLR) a lancé ce chantier… J’espère qu’on ne va pas devoir attendre encore deux ans pour avoir des mesures concrètes ».
Adrien Renaud
Composition de l’Observatoire- Dr Bruno Bally, adjoint à la mission sécurité des patients de la HAS |