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La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a présenté, ce 27 août, son estimation du coût de la rentrée scolaire 2018. Premier constat : il est supérieur à celui d’un étudiant entrant en première année de licence.
La Fnesi a publié, ce 27 août, avec la Fage, son indicateur du coût de la rentrée 2018 (1). Cette année, la rentrée en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) coûte plus cher qu’un cursus dans l’enseignement supérieur, soit 2 487,49 € contre 2 240,55 €.
Alors que l’indicateur global réalisé par la Fage est en baisse par rapport à 2017 (- 6,79 %), celui concernant les étudiants en soins infirmiers (ESI) est, lui, en hausse. Des dépenses (2) qui grimpent de 4 %, même sans tenir compte de l’ajout d’un nouveau poste (l’achat d’ouvrages) qui n’avait pas été intégré dans l’indicateur de la rentrée précédente.
Les responsables ? Le coût du matériel pédagogique et les frais complémentaires sollicités par les Ifsi (38,35 € dans le public, soit une augmentation de 24 %). Sur ce dernier point, un effort de 3,6 millions d’euros est demandé aux ESI, estime la Fnesi dans ses calculs. « Et ceci, sans compter une tendance signalée cet été, qui consiste à augmenter davantage ces frais illégaux, dans la volonté d’anticiper sur une diminution des prochaines rentrées d’argent liée à la suppression de l’organisation du concours d’entrée en 2019 », souligne Bilal Latrèche, trésorier de la fédération étudiante.
Pour les dépenses courantes, les ESI sont, en revanche, soumis aux mêmes contraintes que l’ensemble des étudiants : des frais de logement (+ 0,45 % en province et + 0,97 % en Île-de-France) et des coûts des complémentaires santé en hausse chaque année (+ 6,50 % en région et + 3,77 % en Île-de-France).
Et s’ils bénéficient, en revanche, de la suppression du régime de Sécurité sociale étudiant (- 217 €), et d’une baisse des frais d’inscription universitaire (- 14 €), « la décision de diminution de ces frais a été prise tardivement et certains instituts n’en ont pas reçu notification officielle… alors que les textes réglementaires ne sont pas encore parus, observe Bilal Latrèche. Résultat, les étudiants ont payé 184 € d’inscription au lieu de 170 €. Nous entendons bien nous assurer que ces 14 € leur soient remboursés. »
Un combat que la Fnesi continuera de mener, avec le support de la Fage, pour améliorer le confort de vie des étudiants. Elle demande également un transfert de la gestion des bourses des formations sanitaires et sociales aux Crous. Car les mensualités sont actuellement versées de manière irrégulière, et parfois tardivement, alors que les œuvres universitaires se sont désormais engagées à des versements le 5 de chaque mois, dès octobre 2019. « La Région Normandie a fait ce transfert, et nous avons d’excellents retours de la part des ESI », précise Bilal Latrèche.
Sur la question des frais de déplacements liés aux stages, la Fnesi souhaite que les indemnités soient versées en amont de l’arrivée sur le terrain, afin de contrebalancer des remboursements tardifs et erratiques des frais engagés par les étudiants. Elle demande également que le matériel pédagogique et les tenues professionnelles soient pris en charge par les établissements de soins. Mais aussi que des menus étudiants soient mis en place dans la cafétéria des lieux de stages au tarif du restaurant universitaire, soit 3,25 €.
Seule perspective positive, l’année prochaine devrait voir le coût global d’accès aux études diminuer fortement grâce à la suppression du concours d’entrée (une centaine d’euros par concours et par étudiant) et donc à la disparition des prépas (coût moyen estimé à 1987 €)
Sandra Mignot
(1) Soit le coût moyen de la rentrée pour un étudiant primo-entrant en licence, sans double inscription, non boursier.
(2) Ces chiffres ont été obtenus en enquêtant auprès d’un panel de 100 Ifsi. Ils associent les frais d’inscription, frais annexes, contribution de vie étudiante et campus, frais d'agence, tenues professionnelles, livres et matériel pédagogique spécifique, assurance logement, complémentaire santé.