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« Stop, ne bradons plus nos compétences, nos soins ont une valeur. » Derrière cette campagne, lancée ce 10 septembre par le Syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (Sniil), la consigne adressée à la profession libérale est de facturer toutes les vaccinations antigrippales et de ne plus prescrire de dispositifs médicaux.
C’est aux 104 000 infirmiers libéraux – et non uniquement à ses adhérents – que s’adresse le Syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (Sniil) avec cette campagne « Stop, ne bradons plus nos compétences, nos soins ont une valeur ». Face au « mépris du Premier ministre comme de la ministre de la Santé », aux « négociations au point mort après plus d’un an de réunions », au « silence assourdissant de l’Assurance maladie », au « démantèlement progressif des compétences infirmières libérales », le syndicat a décidé de passer à l’action.
« Nous appelons à ne plus faire de vaccins antigrippaux gratuitement, même pour les patients titulaires de bons de vaccination », a expliqué sa présidente, Catherine Kirnidis, lors d’une conférence ce 10 septembre. Et d’ajouter : « Nous allons tous les facturer 2AMI1, quitte à essuyer des contrôles et des indus de la part de l’Assurance maladie. » Objectif ? Rendre visibles les actes accomplis par les infirmières libérales dans le domaine de la vaccination.
Autre démarche : arrêter toute prescription, « jamais valorisée », de matériels et de pansements, avec un renvoi systématique du patient vers son médecin traitant. Objectif ? Démontrer les économies réalisées par l’Assurance maladie grâce à la prescription infirmière, qui évite justement au patient d’aller chez son médecin.
Ces deux actions sont accompagnées du blocage de la vie conventionnelle. Le Sniil a ainsi demandé à ses représentants syndicaux de boycotter les instances conventionnelles comme les commissions paritaires départementales, régionales, nationales ainsi que les commissions de pénalité, « tant que les négociations conventionnelles seront bloquées », a précisé la présidente du Sniil.
Interview de Catherine Kirnidis et John Pinte, présidente et vice-président du Sniil.
« Nous voulons mettre en lumière les compétences infirmières, a-t-elle martelé. Nous ne sommes pas un produit de consommation courante, nous sommes des professionnels de santé. Nous devons montrer l’impact que nous avons sur le système de santé. »
Le syndicat espère que des solutions émergeront pour la profession à la suite des annonces du Premier ministre sur la réforme du système de santé, attendues le 18 septembre prochain. Il demande aussi à être reçu par la ministre de la Santé, en présence des deux autres syndicats représentatifs des infirmiers libéraux, à savoir la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et Convergence Infirmière.
Cette campagne s’accompagnera de lettres explicatives pour les patients et les médecins mis à disposition du syndicat sur son site internet, tout comme d’un mémo de procédure de facturation des vaccins antigrippaux.
Laure Martin