12/09/2018

Infirmières scolaires : elles aussi veulent être reconnues

Le Syndicat des infirmières et infirmiers éducateurs de santé (Snies) a publié, fin août, une enquête sur le quotidien des infirmières scolaires. Zoom sur une profession qui gagne à être connue.

Faire de la prévention à l’école, c’est utile, mais ça n’attire pas les caméras. C’est pourquoi le Snies, syndicat représentant les infirmières scolaires, a décidé de sonder la profession pour mettre en lumière le rôle essentiel qu’elles jouent auprès des élèves. Les conclusions de cette enquête, réalisée en juin auprès d’un millier d’infirmières scolaires, ont été présentées à la fin du mois d'août.

« On a parfois l’impression d’être invisibles, et on avait envie de montrer ce qu’on fait », explique Brigitte Accart, secrétaire générale du Snies et infirmière dans un collège du Val-d’Oise. Un pari plutôt réussi. L’enquête montre en effet que les infirmières scolaires sont loin de se tourner les pouces. En moyenne, un élève passe d’après le syndicat trois fois dans le bureau de l’infirmière scolaire au cours de l’année. « Pour un établissement du second degré de 850 élèves, ce sont 2434 élèves qui franchiront la porte de l’infirmerie », calcule le syndicat.

Autre chiffre marquant : un peu moins de la moitié des élèves qui se rendent à l’infirmerie le font pour un geste technique infirmier (prise de médicament, pansement, etc.). Pour les autres, c’est le « le besoin d’une aide relationnelle, d’un soutien pour un mal-être, qui sont diagnostiqués », relève le Snies.

Manque de perspectives

Le Snies indique par ailleurs que beaucoup de participants à l’enquête ont fait part de leurs préoccupations en matière de rémunération, d’avancement ou de reconnaissance du travail accompli. « Il y a peu de possibilités d’évolution de carrière dans notre métier, regrette Brigitte Accart. Il n’y a pas de cadre de santé chez nous, et vous pouvez faire tous les DU qui existent, vous resterez toujours à la base. »

La syndicaliste ne manque pourtant pas d’idées pour donner à ses collègues un surcroît de reconnaissance. « Nous aimerions avoir une spécialisation, comme les puéricultrices, les Ibode ou les Iade, explique-t-elle. On pourrait aussi évoluer vers des actes techniques que nous n’avons pas le droit de faire pour l’instant. » Et l’infirmière de citer par exemple la vaccination, la prescription de radios, de tests de grossesse sanguins… « Ce qu’on voudrait, c’est un peu être des super-infirmières », sourit Brigitte Accart. L’appel est lancé !

Adrien Renaud

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