Rentrée 2019 : des moyens alloués aux étudiants infirmiers en difficulté

La fin du concours d’entrée en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) et l’intégration des étudiants en soins infirmiers (ESI) dans le dispositif Parcoursup, nouvelle plateforme nationale d'admission en première année dans l’enseignement supérieur, entraînent des changements d’organisation des parcours. Certains étudiants vont en effet être admis sous condition : les « oui, si ».

Des acquis à consolider

Deux situations sont à envisager. « Certains étudiants vont être admis sous condition mais de manière peu intense, explique Stéphane Le Bouler, chargé de la mission interministérielle sur l’universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique. Il s’agira pour eux de consolider, pendant leur cursus, quelques acquis qui paraissent fragiles, avec un petit temps d’accompagnement. » L’objectif est de leur permettre de suivre leurs études dans les meilleures conditions possibles, sans pour autant que cela conduise à des aménagements de parcours.

Pour d’autres candidats, les équipes d’admission jugeront qu’un soutien plus intense est nécessaire en raison « de défaillances dans un ou plusieurs domaines importants pour leur formation, rapporte Stéphane Le Bouler. Il faudra alors leur offrir les moyens de se renforcer en aménageant leur parcours, afin qu’ils consolident leurs bases et se mettent à niveau avant de suivre les unités d’enseignement. »

L’intérêt d’un tel dispositif est d’éviter les situations d’échec et les redoublements. Le but est aussi de permettre une diversité de profils. Ce parcours personnalisé ne va néanmoins pas pouvoir être offert dans tous les Ifsi, il devra être associé à la construction d’une offre territoriale.

Des moyens dédiés

Le financement de ce parcours d’accompagnement personnalisé va prendre différentes formes. « Lorsque les universités sont bien mobilisées autour des Ifsi, naturellement elles vont ouvrir leur dispositif de consolidation des acquis aux quelques ESI concernés », estime Stéphane Le Bouler. Une autre ressource est également envisageable : celle utilisée pour les préparations aux concours. « Les prépa aux Ifsi, intégrées dans les lycées privés sous contrat, bénéficiaient de moyens de l’Etat pour préparer les étudiants au concours, explique-t-il. En raison de sa suppression, nous entendons réallouer les financements au dispositif “oui, si”. »

Enfin, concernant les prépa intégrées aux Ifsi, qui étaient en partie financées par les régions et par les candidats eux-mêmes, les instituts vont entrer dans un travail de dialogue avec les collectivités afin de savoir ce que ces dernières sont prêtes à faire en termes d’aménagement de parcours.

« Pour le moment, le dispositif “oui, si” reste encore un peu flou. Nous ne savons pas encore précisément quels moyens vont être attribués », explique Ludivine Gauthier, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Ce sujet est en cours de construction dans le cadre des groupes de travail. « Les discussions vont s’ouvrir, notamment avec les rectorats, pour utiliser au mieux les moyens », conclut Stéphane Le Bouler.

Laure Martin