02/10/2018

Enquête : les Ibode veulent un salaire à la hauteur de leurs compétences

Le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) a mené pendant deux mois une grande consultation auprès des Ibode afin de connaître leurs attentes. La majorité dresse un état des lieux alarmant de leurs conditions de travail.

41 % des Ibode ne sont pas satisfaites de leurs conditions de travail et 14 % ne le sont pas du tout. 58 % d’entre elles se disent stressées au travail, 82 % sont confrontées à une tension quotidienne et 66 % ne sont pas satisfaites du mode de management employé sur leur lieu de travail. L’enquête (1), menée par le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) de novembre 2017 à janvier 2018, révèle par ailleurs que 60 % des Ibode sont en sous-effectif dans leurs services. Autres chiffres préoccupants : une Ibode sur deux ne dispose pas de matériel suffisant pour exercer en toute sécurité et 82 % estiment être soumises à des cadences trop élevées.

Revendications professionnelles

« Cette grande consultation va nous permettre de diriger nos actions syndicales, explique Laurence Boulou, nouvelle présidente du Snibo, élue le 25 septembre. Les attentes des Ibode sont fortes concernant leur revalorisation salariale (26,06 %) et la défense de la profession (21,12 %). » D’ailleurs, le syndicat mène des actions dans ce sens. « Nous nous battons pour la reconnaissance de notre spécialité, de notre diplôme à un niveau master depuis 2009, rappelle la présidente. Cette réingénierie est en cours mais rien n’est encore officiel. »

Par ailleurs, l'entrée en vigueur des actes exclusifs dans le décret de janvier 2015 est une avancée considérable pour la profession, mais son application n’est pas standardisée. Le Snibo entend se battre pour que ces actes exclusifs soient appliqués dans les établissements privés et publics. Le syndicat plaide aussi pour une reconnaissance salariale avec une nouvelle bonification indiciaire (NBI) à trente points des Ibode « car notre travail comporte une responsabilité et une technicité particulières », estime Laurence Boulou. Actuellement, les Ibode perdent cette NBI à l’obtention de leur diplôme. Enfin, le Snibo entend poursuivre son assistance juridique, plébiscitée par les sondées.

(1) Enquête réalisée du 15 novembre 2017 au 10 janvier 2018. La grande consultation était ouverte à tous les Ibode. Sur 7245 Ibode, 597 ont répondu à l’enquête, soit 8,2 % d’entre elles.

Le profil des Ibode

Outre les conditions de travail, « l’enquête a permis au Snibo de mieux connaître les profils des Ibode, souligne Laurence Boulou. C’est important pour nous car nous sommes un nouveau syndicat. » 82 % des Ibode sont des femmes, la majorité d’entre elles a entre 41 et 50 ans, et 28 % sont diplômées depuis moins de cinq ans. Elles sont 83 % à exercer en établissements publics. 81 % des répondants connaissent le syndicat et 15 % d’entre elles y adhèrent.


Laure Martin

Les dernières réactions

  • 04/10/2018 à 07:12
    Ibode 447300
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    Bonjour votre article est très bien... le seul gros soucis est de parler des ibodes aux féminins... je vous signale que la signification de Ibode est Infirmier de Bloc Opératoire Diplômé d'État et pas infirmière...
    Merci à vous...
    Effectivement je sais que nous ne sommes pas majoritaire en tant qu'homme mais nous sommes quand même de plus en plus présent.
    Merci à vous.
    Cordialement B.Robin
  • 05/05/2019 à 20:34
    IBODE en colère
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    Nous, IBODE, méritons un salaire au moins identique à celui des IADE. Nous sommes autant nécessaires voire même plus que les IADE lors d’une intervention chirurgicale. Un anesthésiste « débrouillard » peut endormir seul et entretenir seul l’anesthésie d’un patient durant toute l’intervention chirurgicale sans avoir recours à l’aide d’un IADE mais pas un chirurgien, même « débrouillard ». Cela est le cas notamment dans les établissements privés où les IBODE sont aide-opératoires sur presque chaque intervention après avoir réalisé toutes les autres responsabilités qui leur est incombées pour la sécurité des patients. C’est très intéressant et valorisant d’être Aide-opératoire mais aussi très difficile physiquement et psychologiquement. Beaucoup d’ibode deviennent cassés en bout de carrière, victimes de troubles musculo-squelettiques imposés par les positions vicieuses liées aux nécessités des chirurgies. Les IADE ne devraient pas être les seuls paramédicaux a bénéficier d’ une prime de pénibilité (environ 180€ brut) en plus d’une revalorisation salariale liée à leur master. IBODE est un beau métier, un métier complexe et à haute responsabilité, tout autant que celui d’IADE. Nous désirons aussi avoir un niveau master car nous contribuons tout autant qu’eux à une optimisation de la prise en charge des usagers au bloc opératoire. Nous voulons juste être reconnus à notre juste valeur et même encore plus si l’on nous confie toujours plus de compétences.
  • 27/05/2019 à 20:02
    libecciu
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    à IBODE en colère :
    Commentaire niveau "gna gna gna gna " sans aucun intérêt ... accessoirement truffé d'erreurs
    Soutien cependant aux IBODE ...

    Un IADE en colère ... mais contre les bonnes personnes, pas ses collègues !
  • 27/05/2019 à 20:11
    FlP43
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    Vous ne devriez pas essayer de vous valoriser en rabaissant une autre profession. Vous démontrez à travers ce commentaire la méconnaissance de la profession d'IADE et de son rôle dans un bloc opératoire.L'IBODE a ses responsabilités et ses compétences. L'IADE a également ses responsabilités et ses propres compétences. Vous avancez qu'un anesthésiste débrouillard peut s'occuper seul d'un patient au bloc opératoire. Certes, c'est possible. Est-ce que cela est souhaitable ? Pour la rentabilité de la structure, peut-être. Pour la sécurité du patient, certainement pas. Ce n'est pas un hasard si nombre de plaintes ayant à voir avec la prise en charge anesthésique intéressent des établissement ne respectant pas les standards de sécurité dans la prise en charge anesthésique. L'actualité judiciaire en la matière vous montrera bien que vous êtes dans l'erreur. Cherchez Amandine Duverlie sur internet. Cette femme a fait les frais d'une prise en charge déficiente en salle d'opération. Elle a été laissée sous la surveillance d'une de vos collègues IBODE, dont on ne doit pas attendre la surveillance d'un patient sous anesthésie, car ce n'est pas son rôle. Il n'y avait pas d'IADE en salle car cette structure s'en passait très bien. Voila le résultat, une invalidité à 99%.
  • 27/05/2019 à 20:12
    L’ancien
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    Chère Madame
    Je comprends votre colère de ne pas être reconnu à votre juste valeur. Comme beaucoup de professionnels exerçant dans d’autres domaines tous aussi indispensables. Le problème c’est que vos propos dénigrant concernant la profession d’IADE a été publié dans la revus infirmières magazine.
    Je pense que vos propos ont très largement dépassé votre pensée. Ce point de vue est un véritable casus belli entre nos deux spécialités.
    Il est urgent que vous vous excusiez et d’apporter un complément à la revue infirmière magazine.
    Je ne me rabaisserais pas dans la surenchère du style qu’on a jamais vu un chirurgien confier l’intervention à une IBODE pendant qu’il opère à côté alors que c’est courant qu’un MAR confie une anesthésie à son IADE pendant qu’il endort à proximité un autre patient.
    Madame, vous avez été trop loin et on ne se grandit pas à dénigrer les autres, bien au contraire.
    BrunoH
  • 27/05/2019 à 20:16
    Chef trois plumes
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    Réponse à IBODE en colère .
    Suite à votre réactions je ne dirai pas qu’une ibode un peu débrouillard ne peut pas gérer une chirurgie du début à la fin comme le font les IADE , jamais un chirurgien n’a confié l’intégralité de l’acte à l’ibode contrairement aux IADE .
    Je ne dirai pas non plus que se comparer et réclamer une égalité c’est déjà reconnaître une forme d infériorité.
    Je ne dirai pas non plus qu’un métier qui est actuellement fait par des ide et anciennement dès secrétaire n’a peut être pas de plus-value .
    Je ne dirai pas non plus qu’une formation qui durait 12 mois et qui vient d’etre pousser à 18 mois en y ajoutant des cours fait par des représentants de labo qui viennent présenter leurs produits n’a aucune légitimité à prétendre au master..
    Je ne dirai pas qu’une profession qui ne sait que rabaisser les IADE n’a peut être pas d’arguments à montrer son intérêt .
    Bref je n’ai rien à dire
    Un IADE qui peut être vexant
  • 27/05/2019 à 20:17
    Ibode59
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    A ibode en colère ,
    Je suis stupéfaite de lire votre commentaire..Comment pouvez vous envier le statut des Iade à ce point?
    Les Iades ont le méritent de s’être battus pour l’obtenir contrairement à nous les Ibodes..tout ce que nous savons faire c’est les envier et basta. Quand il s’agit de se mobiliser il n’y a plus personne.
    Êtes vous adhérente à l’unaibode ?au snibo ? car c’est là que la mobilisation commence!

    Nos métiers sont différents et se complètent dire qu’un anesthésiste débrouillard peut faire le travail seul..franchement .. c’est bas..!

    Si nous souhaitons une valorisation salairiale, une reconnaissance bougeons mais ne crachons pas sur les autres
    En tout cas ne parlez au nom des Ibode s’il vous plaît
    Cordialement
  • 28/05/2019 à 07:44
    libecciu
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    Merci "Ibode59"
    Vive les professions infirmières unies !
  • 29/05/2019 à 19:06
    Iade_59
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    A IBODE en colère,

    Merci pour votre commentaire "éclairé". Celui-ci va, sans aucun doute, renforcer l'estime réciproque de nos deux spécialités...

    Les IADE restant assis à boire du café, l'ego du chirurgien que vous assistez aurait-il déteint sur vous? (note d'humour).

    Plus sérieusement, il me semble qu'une infirmière D.E, sous réserve d'un encadrement de qualité et d'une formation pratique, peut, actuellement, faire fonction d'IBODE. Avez-vous déjà rencontré une IDE faisant fonction d'IADE?

    Chère IBODE en colère: je ne suis pas sûre qu'envier l'herbe verte de nos jardins d'anesthésie rende service à vos collègues aide-opératoires ou circulantes.
    Libre à vous de passer le concours d'entrée en école d'IADE et de vous donner les moyens d'acquérir, pendant deux années intenses, les compétences relevant de l'anesthésie mais également de la réanimation et de l'urgence... compétences qui conduisent à la validation d'un diplôme de niveau master 2.

    A tous les autres IBODE: je vous souhaite beaucoup de courage dans ce combat pour la reconnaissance de votre quotidien au bloc opératoire.
    Avec toute ma considération.

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