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Le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) a mené pendant deux mois une grande consultation auprès des Ibode afin de connaître leurs attentes. La majorité dresse un état des lieux alarmant de leurs conditions de travail.
41 % des Ibode ne sont pas satisfaites de leurs conditions de travail et 14 % ne le sont pas du tout. 58 % d’entre elles se disent stressées au travail, 82 % sont confrontées à une tension quotidienne et 66 % ne sont pas satisfaites du mode de management employé sur leur lieu de travail. L’enquête (1), menée par le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) de novembre 2017 à janvier 2018, révèle par ailleurs que 60 % des Ibode sont en sous-effectif dans leurs services. Autres chiffres préoccupants : une Ibode sur deux ne dispose pas de matériel suffisant pour exercer en toute sécurité et 82 % estiment être soumises à des cadences trop élevées.
« Cette grande consultation va nous permettre de diriger nos actions syndicales, explique Laurence Boulou, nouvelle présidente du Snibo, élue le 25 septembre. Les attentes des Ibode sont fortes concernant leur revalorisation salariale (26,06 %) et la défense de la profession (21,12 %). » D’ailleurs, le syndicat mène des actions dans ce sens. « Nous nous battons pour la reconnaissance de notre spécialité, de notre diplôme à un niveau master depuis 2009, rappelle la présidente. Cette réingénierie est en cours mais rien n’est encore officiel. »
Par ailleurs, l'entrée en vigueur des actes exclusifs dans le décret de janvier 2015 est une avancée considérable pour la profession, mais son application n’est pas standardisée. Le Snibo entend se battre pour que ces actes exclusifs soient appliqués dans les établissements privés et publics. Le syndicat plaide aussi pour une reconnaissance salariale avec une nouvelle bonification indiciaire (NBI) à trente points des Ibode « car notre travail comporte une responsabilité et une technicité particulières », estime Laurence Boulou. Actuellement, les Ibode perdent cette NBI à l’obtention de leur diplôme. Enfin, le Snibo entend poursuivre son assistance juridique, plébiscitée par les sondées.
(1) Enquête réalisée du 15 novembre 2017 au 10 janvier 2018. La grande consultation était ouverte à tous les Ibode. Sur 7245 Ibode, 597 ont répondu à l’enquête, soit 8,2 % d’entre elles.
Le profil des IbodeOutre les conditions de travail, « l’enquête a permis au Snibo de mieux connaître les profils des Ibode, souligne Laurence Boulou. C’est important pour nous car nous sommes un nouveau syndicat. » 82 % des Ibode sont des femmes, la majorité d’entre elles a entre 41 et 50 ans, et 28 % sont diplômées depuis moins de cinq ans. Elles sont 83 % à exercer en établissements publics. 81 % des répondants connaissent le syndicat et 15 % d’entre elles y adhèrent. |
Laure Martin