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Quatre chirurgiens-dentistes des centres dentaires à bas coût Dentexia ont été condamnés à six mois d'interdiction d'exercice. L'information judiciaire, toujours en cours, avait déjà abouti à la mise en examen du fondateur de Dentexia, Pascal Steichen.
La chambre disciplinaire régionale des chirurgiens-dentistes a rendu son verdict le 1er octobre : quatre anciens chirurgiens-dentistes des centres dentaires Dentexia, placés en liquidation judiciaire en mars 2016, ont été condamnés à 6 mois d’interdiction d’exercer (avec un sursis de cinq mois pour les femmes et de trois mois pour les hommes). « Ce qui a été reconnu, c’est la responsabilité de ces chirurgiens-dentistes, analyse Michel Kerlo, président de l’Ordre de Saône-et-Loire. Ces praticiens ne peuvent en aucun cas être dédouanés de leurs responsabilités parce qu’un administratif ou un directeur leur a demandé d’effectuer un plan de traitement ou d’effectuer des règlements de soins à l’avance. »
Les condamnations sont susceptibles d’un appel. Le conseil de l’Ordre de Saône-et-Loire se réunit la semaine prochaine pour en décider. Michel Kerlo estime que la sanction « peut être considérée comme étant peu clémente. Ces praticiens, jeunes, n’avaient jamais été traduits devant des chambres disciplinaires », note le responsable ordinal.
En parallèle du verdict de l'Ordre, une information judiciaire, ouverte en juillet 2016 après plus de 1 553 plaintes d’anciens patients mal soignés ou abandonnés en cours de traitement, est toujours en cours à Paris. Elle avait déjà abouti à la mise en examen et au placement en détention provisoire, le jeudi 20 septembre, du fondateur de Dentexia, l'homme d'affaires Pascal Steichen. Les juges le soupçonnent de « pratique commerciale trompeuse », « tromperie aggravée », « blanchiment en bande organisée », « banqueroute », « abus de confiance », « abus de biens sociaux », « fraude fiscale » et « escroquerie en bande organisée ». Son épouse et le trésorier de l'association avaient également été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
Aujourd’hui, 1 553 plaintes d’anciens patients des centres de Dentexia de Paris, Lyon et Chalon-sur-Saône sont enregistrées. Le dossier est instruit par des magistrats du pôle Santé publique à Paris et des juges de la juridiction interrégionale spécialisée de Paris, compétente en matière de criminalité organisée. L’enquête porte sur les conditions dans lesquelles le modèle économique des centres s’est effondré et sur les défauts dans les soins.
Anne-Chantal de Divonne