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Après une année de déplacements sur le terrain dans cinq régions, les trois délégués nationaux à l’accès aux soins, nommés par le gouvernement en octobre 2017 afin, notamment, de piloter le plan de lutte contre les déserts médicaux, ont rendu leur rapport, le 15 octobre dernier, à Agnès Buzyn… qui leur a demandé de rempiler pour une année.
Les trois délégués à l’accès aux soins – Elisabeth Doineau, sénatrice UDI de la Mayenne, Thomas Mesnier, urgentiste et député LREM de Charente, et Sophie Augros, médecin généraliste – avaient reçu pour mission, en octobre 2017, de faire remonter les expériences réussies de chaque territoire et d’identifier les difficultés et les freins rencontrés sur le terrain. Lors de la remise de leur rapport le 15 octobre, la ministre des Solidarités et de la Santé leur a demandé de rempiler pour un an.
« On assiste à une transformation rapide de la manière d’exercer la médecine : de façon, mixte, mobile, en équipe, en coopération avec d’autres professionnels de santé, en prenant en charge collectivement la santé de la population d’un territoire, en s’appuyant sur les outils numériques, en gérant des entreprises complexes comme le sont devenues les structures d’exercice coordonné », ont-ils déclaré lors de la présentation de leur rapport, qui s’inscrit dans la droite ligne du plan Ma santé 2022, présenté par le Président de la République, le 18 septembre dernier.
Les délégués estiment, en particulier, que les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) dont ils ont observé les premières mises en place sur le terrain, ont vocation à devenir un « espace d’innovation ». « Il faut faire confiance aux acteurs de terrain » a insisté Thomas Mesnier, tandis que sa collègue Elisabeth Doineau a souligné que les élus locaux étaient un peu perdus face à tous ces niveaux dispositifs et avaient eux-mêmes besoin d’être accompagnés.
Faisant le bilan de l’année écoulée, les délégués notent dans leur rapport que d’autres mesures appelant « à une concertation voire des négociations avec les professionnels de santé, ont mis un peu de temps à se concrétiser », citant en particulier le cas des infirmières de pratique avancée dont le « cadre juridique et le modèle économique ont été définitivement arrêtés au mois de juillet ». Ils appellent également à un assouplissement des règles de stages pour les futurs médecins, suggérant notamment que ceux-ci puissent accompagner les infirmières libérales dans les visites à domicile afin de « découvrir le travail des autres professionnels de santé ».
S’agissant du développement de la télémédecine, les délégués soulignent le rôle-clé des infirmières. L’accompagnement du patient pendant une téléconsultation par une infirmière lui permet d’être « guidé et appuyé, dans la gestion de l’interface technique ou la prise des constantes ». Pourtant, cet accompagnement « ne donne pas encore lieu à rémunération par l’Assurance maladie », déplorent les délégués qui appellent à aller plus loin, notamment en permettant aux auxiliaires médicaux de solliciter l’avis d’un professionnel médical en télé-expertise. En dehors de la télémédecine, ils estiment également qu’il faudrait rembourser un certain nombre d’actes autorisés mais non pris en charge par la Sécurité sociale, comme la pose de bas de contention par les infirmières ou l’ablation de sonde urinaire à domicile.
Véronique Hunsinger
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