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La ministre de la Santé a sonné, le 18 octobre, la mobilisation générale en faveur de la vaccination contre la grippe saisonnière, qui pèse lourdement sur le système de santé. Les seniors, les femmes enceintes, les malades chroniques, mais aussi les professionnels de santé, sont invités à se protéger.
Pas moins de 2,4 millions de consultation en ville, 75 000 passages aux urgences, 10 000 hospitalisations, 2 900 admissions en réa, 13 000 morts. Tel est, d’après Santé publique France, le triste bilan de l’épidémie de grippe saisonnière pour l’hiver dernier. La seule solution, si l’on souhaite que celui de cet hiver soit moins lourd : augmenter la couverture vaccinale chez les personnes à risque. Tel est le message qu’a voulu faire passer Agnès Buzyn, le 18 octobre, en lançant officiellement la campagne annuelle de vaccination contre la grippe saisonnière.
Car les taux de vaccination ne sont pas brillants : 50 % chez les plus de 65 ans, et 29 % chez les autres publics cibles (personnes atteintes de certaines maladies chroniques, femmes enceintes, personnes en situation d’obésité morbide…). La ministre de la Santé estime que 2 500 décès pourraient être évités si la couverture atteignait 63 %. De nouvelles mesures devront donc être prises cette année pour tendre vers cet objectif.
« J'ai souhaité simplifier le parcours vaccinal et multiplier les opportunités de se faire vacciner », a déclaré la ministre. Toute personne majeure à risque, qu’elle ait déjà été vaccinée ou non, peut désormais retirer gratuitement et sans prescription médicale le vaccin en pharmacie et se faire vacciner par le professionnel de santé de son choix. Auparavant, une prescription médicale était requise pour les primo-vaccinés.
De la même manière, les infirmières peuvent désormais aussi vacciner les primo-vaccinés. Une possibilité qui est également offerte aux pharmaciens des quatre régions participant à l’expérimentation de la vaccination en officine. En effet, les Hauts-de-France et l’Occitanie sont venus s’ajouter à la Nouvelle-Aquitaine et à Auvergne-Rhône-Alpes.
La ministre de la Santé souhaite également que les professionnels de santé s’impliquent davantage dans la vaccination. Déplorant un taux de vaccination contre la grippe tournant autour de 26 % tous professionnels de santé confondus, Agnès Buzyn en a appelé à la conscience professionnelle des soignants. « En se faisant vacciner, ils montrent l'exemple, et protègent leurs patients les plus fragiles : c’est pour moi un enjeu déontologique », a-t-elle asséné.
À cet égard, les sept Ordres nationaux de professionnels de santé, dont l’Ordre national des infirmiers, se sont engagés conjointement sur le sujet en signant ensemble, sous l’œil de la ministre, une charte de promotion de la vaccination des professionnels de santé. Rendez-vous en 2019 pour mesurer les effets de toutes ces mesures.
Adrien Renaud
POUR ALLER PLUS LOIN...
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