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Le nouveau président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a été élu lors du 18e congrès national qui s’est tenu à Strasbourg, du 15 au 18 novembre. Rencontre avec Bilal Latreche, ancien trésorier national, qui fait le point sur son mandat 2018-2019.
Bilal Latreche : C’est dans ma nature d’être en première ligne. J’ai toujours été acteur du changement, dans une volonté d’améliorer les choses. Dès le début de mes études en soins infirmiers, j’ai rapidement découvert le monde associatif. Je suis devenu le trésorier de mon association locale, au sein de l’Ifsi Saint-Vincent, à Strasbourg, avant d’en devenir le président. J’ai ensuite été élu trésorier du bureau national de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Ce qui m’a permis de participer aux différentes missions du réseau national : la défense des étudiants en soins infirmiers (ESI), leur information, leur représentation et l’accompagnement. De fil en aiguille, l’engagement m’a pris à cœur. C’est pourquoi je me suis présentée à la présidence.
Aujourd’hui, le mandat est organisé autour de quatre axes qui s’inscrivent dans la continuité des précédents. D’abord, le volet académique. Depuis dix ans, nous sommes dans l’universitarisation de nos études. Il est important que les ESI soient intégrés de manière pleine et entière à l’université. Le diplôme doit désormais être délivré par l’université. Le concours a été supprimé. Nous allons être vigilants sur la mise en place de la plateforme Parcoursup. Il faut aussi que naisse un département en sciences infirmières. Pour ce qui est du volet social, nous avons toujours à cœur le bien-être des ESI et notamment, œuvrons pour la mise en place d’une plateforme d’évaluation des lieux de stage afin de proposer des solutions en fonction des besoins des services. D’un point de vue interne, nous participons à la formation des bénévoles au sein des associations locales sur la gestion de projet, la recherche de fonds. Nous voulons proposer une politique de formation pluriannuelle et contribuer à la professionnalisation des associations locales. Enfin, dans le cadre du volet international, nous allons nous intéresser à ce qui se passe dans d’autres pays afin d’avoir une vision internationale des systèmes de santé et porter une position en France. Nous allons notamment le faire pour la réforme des études de santé.
Nous nous sommes toujours positionnés pour la démocratisation des études. Dans ce cadre, nous appelons tout d’abord les étudiants à se mobiliser le 1er décembre, aux côtés des organisations étudiantes (midi, place du Panthéon à Paris, NDLR). Nous voulons vraiment faire front et être reçus par les interlocuteurs. Les étudiants étrangers apportent plus d’argent qu’ils n’en coûtent à l’État. Cette augmentation n’est pas légitime. Il faut mettre au centre de l’action le rayonnement de la France à l’international et son attractivité.
Nous étions présents lors de la mobilisation de fin 2016. Nous n’avons pas oublié nos origines car faut-il le rappeler, nous avons été créés à la suite d’une mobilisation massive des étudiants. Nous avons cette volonté de faire entendre notre voix. Et être mobilisés sur le terrain en fait partie. Nous n’avons jamais eu la volonté de ne pas nous associer aux mouvements, nous nous sentons concernés par tout ce qui se fait pour la profession. Cependant, lors de la dernière mobilisation du 20 novembre par exemple, nous n’avons été concertés qu’une fois les revendications actées… Mais nous comptons bien faire entendre notre voix pour les négociations conventionnelles qui vont reprendre. Et cela n’empêche pas les échanges réguliers avec les associations, les syndicats et encore l’Ordre national des infirmiers...
Quelques faits et chiffres :- Sur les 94 000 étudiants en soins infirmiers (ESI), environ 21 100 sont adhérents à la Fnesi. |
Propos recueillis par Laure Martin