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À l’issue des États généraux du diabète, organisés en 2017, à l’occasion de ses 80 ans, la Fédération française des diabétiques (FFD) a formulé quinze propositions qu’elle a présentées à l’Assemblée nationale le 12 novembre.
« Nos propositions vont de l’éducation à la santé à l’amélioration de la relation ville-hôpital, en passant par l’organisation de l’offre de soins de proximité en s’appuyant sur les attentes et les besoins des patients, explique Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD). Notre fil rouge, c’est de promouvoir une médecine fondée sur l’humanisme, c’est-à-dire la prise en compte des individus, de leurs besoins et peurs. Nous voulons aussi améliorer le travail en équipe des professionnels de santé. »
L’une des propositions est d’« introduire dans la loi l’obligation de l’éducation à la santé dans les écoles maternelles et primaires, les collèges et lycées, poursuit Gérard Raymond. Et de donner aux collectivités territoriales les compétences en matière de promotion de la santé. Les maires et responsables des collectivités doivent pouvoir veiller à la santé de leurs concitoyens. »
Elle réclame aussi une meilleure qualité des produits et la possibilité, pour les citoyens, de faire des choix éclairés. À ce titre, elle plaide pour la suppression de la publicité dans les programmes jeunesse sur les chaînes privées, comme c’est déjà le cas pour les chaînes publiques. Elle demande l’interdiction des jeux associés aux produits alimentaires et la transformation de la taxe soda en l’élargissant aux sucres et graisses. Elle veut également rendre obligatoire le logo nutritionnel Nutriscore sur tous les produits.
La FFD souhaite la refonte de la réglementation sur les produits chimiques et le lancement, à l’échelle européenne, d’un programme de recherche sur les problématiques des perturbateurs endocriniens. Une autre proposition vise à améliorer le repérage des personnes à risque de diabète de type 2. Pour cela, elle suggère de mobiliser les acteurs de proximité, en particulier les structures associatives accueillant des personnes en situation de précarité. Elle souhaite aussi un élargissement du programme « Dites non au diabète ». Et voudrait créer un observatoire des personnes à risque, qui s’appuiera sur une cohorte de patients et la réalisation d’études sociologiques et longitudinales en association avec des études épidémiologiques. « Cela permettra de faire de la prévention ciblée et adaptée et d’affiner la définition des personnes dites à risque », espère la FFD.
Elle réclame aussi la révision des textes législatifs et réglementaires sur l’emploi des personnes diabétiques. Et souhaite renforcer les capacités des patients à s’approprier les informations concernant leur santé afin de prendre, avec leurs professionnels de santé, les décisions adaptées à leur situation. « Nous voulons que la consultation soit un véritable échange avec le patient, ajoute Gérard Raymond. Pour cela, il faut former les professionnels de santé à l’écoute et la bienveillance, et former les patients à bien communiquer avec les soignants. » Les infirmières ont un rôle important à jouer, estime-t-il, notamment « dans l’accompagnement et la formation des patients », mais également dans la coopération avec tous les autres professionnels de santé. Toutes ces propositions s’accompagnent d’actions concrètes qui devraient être mises en place d’ici à 2022.
Anne-Gaëlle Moulun
Article initialement paru dans « L'Infirmière libérale magazine » n° 353 (consulter le sommaire).
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