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Les représentants des infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et les fédérations employeurs ont rencontré, le 18 janvier, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) afin de définir les modalités d’application de certaines compétences exclusives des Ibode, pas assez nombreuses pour être les seules à les accomplir.
Le 29 janvier 2015, un décret relatif aux actes infirmiers relevant de la compétence exclusive des infirmiers de bloc opératoire (Ibode) est entré en vigueur. Il détermine les actes réservés aux Ibode, notamment le 1b « apporter une aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration », au sein des blocs opératoires. Ces actes exclusifs sont entrés en vigueur au 30 janvier 2015, mais pour le 1b, un premier report a été acté au 1er janvier 2018 puis au 1er juillet 2019.
« Contrairement aux autres actes exclusifs comme l’installation du patient ou la fermeture sous-cutanée et cutanée, qui peuvent être réalisés par le chirurgien, pour le 1b, le praticien a besoin d’une assistance, explique Brigitte Ludwig, présidente de l’Union nationale des associations des infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat (Unaibode), présente aux discussions avec l’Association des enseignants des écoles d’infirmiers de bloc opératoire (AEEIBO) et les fédérations d’employeurs (Fédération hospitalière de France, Fédération de l’hospitalisation privée, Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehpad) et Unicancer). Pour le moment, nous ne sommes pas assez d’Ibode pour pouvoir être les seuls à réaliser ces actes. » Dans les blocs, il n’est déjà pas rare de voir des infirmières non titulaires du diplôme d’Ibode assister les chirurgiens en raison du manque d’Ibode formées. D’où la nécessité de trouver une solution.
« La DGOS souhaite permettre à des infirmiers non Ibode mais ayant une expérience du bloc opératoire et ayant déjà pratiqué les compétences énumérées au 1b, de continuer à le faire », rapporte Brigitte Ludwig. Pour y prétendre, ils devront néanmoins prouver avoir une certaine expérience - qui reste encore à définir - et « passer un examen, dont on ne connaît pas encore la forme, ajoute la présidente de l’Unaibode. Ce contrôle devrait avoir lieu à une date précise. De fait, tous les infirmiers arrivant après cette date ne pourront plus prétendre à l’exercice des compétences mentionnées au 1b, elles seront alors réservées aux seules Ibode et aux infirmiers formés. »
De son côté, l’Unaibode, qui reconnaît la nécessité de faire appel à des infirmiers non spécialisés, souhaiterait néanmoins que ces derniers aient quatre à cinq années d’expérience dans les blocs pour exercer les actes du 1b. « Il faudrait aussi prévoir un minimum de formation, considère Brigitte Ludwig. Mais ce n’est pas gagné. » L’Unaibode aimerait également que cette discussion avec la DGOS soit l’occasion d’aborder le problème de fond : le manque de moyen dédié à la formation des Ibode, qui coûte cher, et qui explique le manque d’infirmiers de bloc. « Pour l’aide et l'assistance opératoire, il faudrait déjà 4 000 Ibode supplémentaires… », conclut-elle. Deux autres réunions sont prévues en février et en mars avec la DGOS pour préciser les mesures envisagées.
Laure Martin