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Le calendrier des négociations conventionnelles prévoit officiellement une séance de signature le 22 février. Mais les syndicats d’Idel sont globalement pessimistes : en l’état, le texte est loin de répondre à leurs attentes.
Grandes manœuvres du côté des syndicats d’Idel : entre mardi et mercredi, les trois organisations représentant la profession lors des négociations conventionnelles* réunissent chacun de leur côté leurs instance dirigeantes. Objectif : analyser les propositions qu’au terme de plusieurs mois de discussions, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) leur a présentées la semaine dernière, et sur lesquelles ils devront se prononcer lors d’une ultime séance prévue le 22 février.
Sans préjuger des décisions que prendront leurs conseils d’administration, les dirigeants syndicaux se montraient assez pessimistes en début de semaine quant à la possibilité de signer ce texte. Ceux-ci font en effet état de propositions de revalorisation largement inférieures à leurs attentes : environ 300 millions d’euros par an.
« Très clairement, le compte n’y est pas, et sous réserve de l’avis de mon conseil fédéral, je ne suis pas en mesure de signer ce texte en l’état », indique ainsi Daniel Guillerm, président de la FNI. « Il y a énormément de points sur lesquels nous ne sommes pas satisfaits », ajoute Catherine Kirnidis, son homologue du Sniil. « Ce texte ne garantit pas que chaque professionnel bénéficie de revalorisations », détaille de son côté Ghislaine Sicre, présidente de CI.
En plus du montant global des revalorisations, jugé insuffisant, c’est la méthode qui ne passe pas. « La Cnam veut faire porter tous les risques sur les professionnels, et n’en assumer aucun », explique par exemple Daniel Guillerm. « Le directeur de la Cnam est charmant, mais il ne bouge pas : lors d’une séance, il nous dit qu’il va revoir tel ou tel point, et la séance d’après, il revient avec exactement les mêmes propositions », regrette Ghislaine Sicre. « C’est très difficile de négocier de cette façon, on a toujours les éléments au dernier moment », se désole pour sa part Catherine Kirnidis.
L’intransigeance affichée par les trois représentants est probablement en partie destinée à obtenir des avancées de dernière minute de la part de la Cnam avant la réunion de vendredi. Mais même s’ils y parvenaient, il est très probable qu’ils doivent alors de nouveau se retourner vers leurs conseils d’administration. La saga des négociations conventionnelles ne connaîtra donc probablement pas son dernier épisode vendredi.
Adrien Renaud
* Fédération nationale des infirmiers (FNI), Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et Convergence infirmière (CI).