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L’Assurance maladie et les représentants des infirmières libérales ont abouti mardi à un accord permettant d’envisager la signature d’un avenant conventionnel avant la fin du mois. Au menu : 365 millions d’euros de revalorisations échelonnées sur les trois prochaines années, indiquent les syndicats.
C’était la réunion de la dernière chance : l’Assurance maladie et les trois syndicats représentatifs des Idel se retrouvaient mardi à 9 h 30 pour tenter une ultime fois de se mettre d’accord sur un avenant à la convention qui régit leurs relations. Huit heures et trois interruptions de séances plus tard, ils pouvaient enfin l’annoncer : habemus avenant !
Certes, le document n’est pas encore signé : il doit encore être validé par les instances des trois syndicats, puis relu lors d’une longue séance avec l’Assurance maladie prévue le 21 mars, avant une signature officielle programmée pour le 29. Mais les grandes lignes du futur accord sont déjà connues.
Les représentants syndicaux insistent notamment sur le montant des revalorisations obtenues. Ils annoncent en effet qu’en 2021, une fois que toutes les mesures seront entrées en vigueur, celui-ci sera en effet de 365 millions d’euros, au lieu des 300 proposés en février par Nicolas Revel, le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Cela se traduit notamment par de nouveaux actes, qui n’étaient pas prévus initialement. « Nous aurons par exemple des bilans de médication pour le maintien des patients à domicile ou pour les bilans initiaux de plaie complexe », se félicite Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI).
D’autres actes, initialement inclus dans des forfaits, seront externalisés. « Aujourd’hui, quand je vais faire un soin d’hygiène et que je dois aussi faire des soins du diabétique, tout est inclus dans le forfait hygiène, détaille Ghislaine Sicre, présidente de Convergence infirmière (CI). Demain, je pourrai comptabiliser le soin d’hygiène, plus les soins du diabétique en deuxième acte. »
Les syndicats se félicitent également d’avoir obtenu que le forfait journalier pour le fameux Bilan de soins infirmiers (BSI), qui doit prendre la suite de la Démarche de soins infirmiers (DSI) pour la prise en charge de la dépendance, puisse être cumulé avec certains actes. « Cela va permettre de sécuriser les interventions des infirmières », se félicite Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil).
Le bilan que font les représentants syndicaux de ce projet d’accord, qui comprend également des mesures déjà connues notamment sur la régulation de la démographie de la profession, est donc plutôt positif. « Nous avons été jusqu’au bout de ce que nous pouvions obtenir, même si les esprits chagrins nous diront que nous n’avons pas obtenu assez », résume Daniel Guillerm.
« On peut regretter l’étalement de certaines mesures, mais nous pensons avoir réussi à mettre en avant nos compétences propres », estime pour sa part Catherine Kirnidis. « Bien sûr qu’on aurait aimé obtenir davantage, mais il faut se rappeler qu’on partait de très loin », affirme Ghislaine Sicre. Les trois présidents affirment qu’a priori, on devrait aboutir à une signature du texte par l’ensemble des syndicats.
Adrien Renaud