01/04/2019

Négos conventionnelles : accord et désaccords chez les Idel

L’avenant conventionnel durement négocié entre les Idel et l’Assurance maladie a été signé vendredi 29 mars par seulement deux des trois syndicats représentatifs. Une rupture du front syndical qui n’empêche pas l’application de l’accord, mais qui fait directement entrer la profession dans la préparation des élections professionnelles de 2021.

Depuis juillet 2017, les trois syndicats représentatifs des Idel avaient réussi à maintenir l’union sacrée, ponctuant les très longues négociations conventionnelles de communiqués syndicaux communs. Mais le 29 mars, au moment crucial de la signature d’un avenant sur lequel la profession travaillait depuis vingt mois, le front syndical s’est déchiré : ce n’est pas un mais deux communiqués qui ont annoncé la conclusion d’un accord.

Le premier émanait de la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), qui se félicitaient d’avoir « pris leurs responsabilités » en apposant leur paraphe sur le fameux document, lui permettant ainsi d’entrer en vigueur. Le second émanait de Convergence infirmière (CI), qui y expliquait son refus de signer un texte qui faisait des infirmières les « variables d’ajustement de l’Assurance maladie ».

L’unité déchirée

Qu’il semble loin, ce 13 mars, où les trois syndicats annonçaient d’une voix soulagée et unitaire qu’ils s’étaient la veille entendus avec l’Assurance maladie sur les grandes lignes d’un « accord plus équilibré pour la profession et une enveloppe supplémentaire de 65 millions d’euros » ! Qu’a-t-il pu donc se passer en deux semaines pour justifier le spectaculaire retournement de CI ?

Certes, les dernières discussions ont été tendues, notamment en ce qui concerne les modalités d’application du fameux Bilan de soins infirmiers (BSI), qui remplacera la Démarche de soins infirmiers (DSI) dans la prise en charge des patients dépendants dès 2020. Mais fondamentalement, l’avenant signé vendredi ne diffère pas de ce qui avait été annoncé mi-mars, et dont Espace Infirmier avait rendu compte.

C’est quand, les élections, déjà ?

Il doit donc y avoir autre chose que de simples désaccords techniques derrière les discordances syndicales. C’est du moins ce que laisse penser la dureté des mots employés. Dans leur communiqué, le Sniil et la FNI dénoncent en effet la « fuite théâtrale » et le « populisme clientéliste » de CI, qui leur répond sur le même ton. « Nous n’avons pas été soutenus par les autres syndicats », accuse la centrale pour justifier son cavalier seul.

Pour comprendre ce qui se passe, il faut se rapporter au calendrier électoral. Les dernières élections pour les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) ont en effet eu lieu en 2016, et les prochaines devraient être organisées début 2021. Ce qui signifie que la campagne ne devrait pas tarder à démarrer. Dans les débats qui auront lieu, CI pourra se prévaloir de son intransigeance, tandis que le Sniil et la FNI pourront mettre en avant leur sagesse. Et ce sont les Idel qui trancheront !

Adrien Renaud

Avenant à la convention nationale organisant les rapports entre les infirmiers et l'Assurance maladie signé le 22 juin 2007.

Les dernières réactions

  • 03/04/2019 à 19:15
    P.
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    Toutes les négociations conventionnelles avec les professionnels libéraux de santé se passent de la même façon (lire sur les sites des professions concernées celle des dentistes, des kinés récemment).

    Acte 1 : l'assurance maladie fait des propositions inacceptables pour la profession. C'est à dessein. La profession unie rejette en bloc. Elle quitte la table des négociations. Ce premier round aura quand même permis à l'assurance maladie d'observer les divergences d'intérêts exprimées par les représentants de la profession (Paris / Province, doctrine syndicale plus ou moins libérale, intérêts particuliers exprimés par des groupes d'adhérents s'étant regroupés dans tel ou tel syndicat plutôt que tel autre, contradictions dans les revendications, délicatesses de certains professionnels avec l'application de la convention passée malgré les engagements passés pris et qu'il a souvent fallu sauver de sanctions...).

    Acte 2 : l'assurance maladie reconvoque tout le monde et fait de nouvelles propositions répondant vaguement d'abord à certaines revendications et pas à d'autres. Pour affiner ses propositions, elle n'écoutera que les organisations dont elle sent qu'il est possible de les conduire à la signature.
  • 03/04/2019 à 21:01
    veroche
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    les perdants sont toujours les mêmes : ceux et celles qui sont sur le terrain c est comment vouloir attendre l horizon, il se déplace toujours
  • 04/04/2019 à 14:45
    Cath6734
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    D'accord avec les messages précédents : il suffit d'un syndicat qui signe pour que la CNAM débouche le champagne d'autant que cette fois ci ils ont obtenu la trahison des syndicats pour 365 millions d'euros !! lol nos deux syndicats se couchent pour des miettes !! et les perdants sont toujours les mêmes : les IDEL sur le terrain !! Les syndicats auront vite la réponse : la chute encore et encore du nombre d'IDEL syndiqués ! Et le peu de participation aux autres votes : manque de confiance oblige !! La chute des syndiqués a commencé avec la trahison d'Ourth Bresle de la FNI et elle se continue avec la énième et attendue trahison de la FNI soutenue dans cette signature de traître par le SNIIL ?!! Bravo à Convergence qui ne s'est pas dédié aurpsè de sa base, contrairement au SNIIL qui jurait qu'ils allaient obtenir un max lol Ne demandez plus à la base de soutenir ces traitres à la cause !
  • 04/04/2019 à 18:39
    P.
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    @Cath6734. Vous traitez les organisations autres que C.I. comme traîtres à la cause (sic) ! Mais, comme toute profession, vous avez que les syndicats que vous méritez. Vous écrivez d'ailleurs votre crainte (?), constat plutôt, de chute encore et encore du nombre d'IDEL syndiqués. Ben oui, c'est peut-être ça une partie au moins du problème. Que n'adhérez-vous pas en masse à la C.I. si c'est l'organisation qui vous correspond mieux ? Mais non... (je parle de la profession par forcément de vous). Notez que c'est facile pour une organisation de ne pas signer mais de profiter quand même de ce qui est signé par d'autres : 365 millions d'euros quand même...
  • 05/04/2019 à 06:38
    Cath6734
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    Je suis syndiquée depuis toujours et puis plus du tout pour toutes les raisons indiquées et puis de nouveau en espérant un changement de nos syndicats et puis là je vais arrêter définitivement de me syndiquer !! comme vous dites nous avons les syndicats que nous méritons : bonnes nonnes et connes !!! les IDEL n'ont jamais su se défendre ! Convergence n'a rien à gagner car les IDEL sont écœurés et personne ne gagnera rien dans cette histoire sinon la CNAM!!! 365 millions ? des miettes jetées sous la table jusqu'en 2023 !bof! aucune reconnaissance de la profession qui se fait piquer son boulot par les HAD, les réseaux, et maintenant les pharmaciens !! au moins je pourrais dire que j'ai connu les bonnes heures, les années 1980-90 quand les IDEL étaient appréciés, et avant que les syndicats ne signent tout ce qu'on leur demande ce qui a mené au mépris de la profession car chaque nouveau décret était sous entendu de suspicion d'une profession qui truande genre les quotas !! heureuse d'arriver au bout même si je ne suis même pas sûre de pouvoir toucher une retraite vu l'arnaque de la CARPIMKO !!

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