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L’Observatoire de la souffrance au travail, lancé le 13 mai par quatre syndicats infirmiers, vise à donner une vision globale du mal-être croissant des professionnels, pour mieux le prévenir.
« Avant, lorsque trois infirmières d’un même établissement signalaient leur souffrance au travail, leurs cas étaient traités individuellement. Notre ambition est de croiser ces données pour déceler les services ou établissements à problème et agir en conséquence », assure Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). C’est dans cet objectif que quatre syndicats infirmiers ont lancé, lundi 13 mai, l’Observatoire de la souffrance au travail (Osat) des professionnels infirmiers.
Sur ce site, les professionnels de santé en souffrance pourront réaliser simplement un signalement, en remplissant un formulaire. Les questions visent à comprendre la nature du malaise (« Ressentez-vous un danger imminent pour vous-même ? »), le soutien dont bénéficie le professionnel (« Quelle est la réaction de vos proches ? ») ou encore sa connaissance des recours à sa disposition (« Avez-vous déjà entrepris une démarche auprès d’un psychologue du travail ? »).
Les formulaires seront ensuite transmis à des « répondants » formés à la souffrance au travail, qui apporteront une réponse syndicale aux déclarants, par exemple en leur indiquant quels outils institutionnels utiliser pour faire évoluer la situation. « Ils ne sont pas là pour apporter un soutien psychologique, précise Thierry Amouroux. Mais au besoin, ils pourront orienter la personne vers une plate-forme spécialisée ou la médecine du travail. »
Mais l’Osat devrait surtout permettre de recueillir des données statistiques permettant de comprendre les causes structurelles de la souffrance au travail. « Nous disposerons ainsi d’arguments pour réclamer des moyens humains et financiers au ministre de tutelle », espère Patricia Adam, secrétaire générale adjointe du Syndicat des infirmières éducatrices en santé (Snies).
Au final, l’objectif de l’Osat infirmier est donc de proposer des réponses globales à la souffrance au travail, à la différence des autres plates-formes existantes. Car « les problèmes sont presque toujours liés à l’organisation du travail, qui place la personne en situation de mal faire », selon Thierry Amouroux, qui cite l’exemple des Ehpad, où « le sous-effectif entraîne de la maltraitance institutionnelle et la souffrance des professionnels ».
Hélène Colau
Dossier : démarches de qualité de vie au travailÀ lire dans « L'Infirmière Magazine », n° 407Réservé aux abonnés |