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Quel sera le modèle économique des infirmières de pratique avancée (IPA) qui choisiront d’exercer en libéral ? C’est la question à laquelle doivent répondre l’Assurance maladie et les syndicats représentatifs des Idel au cours de négociations qui s’ouvrent aujourd’hui.
A l’automne prochain, parmi les IPA qui sortiront des masters fraîchement créés, certaines choisiront l’exercice libéral. Leurs nouvelles compétences doivent être rémunérées à leur juste valeur, et c’est tout l’enjeu des négociations qui s’ouvrent aujourd’hui entre les trois syndicats représentatifs des Idel (1) et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
« En termes macroéconomiques, nous parlons de sommes assez modestes », reconnaît Delphine Champetier, directrice de l’offre de soins à la Cnam. Celle-ci souligne en effet que les promotions d’IPA qui achèveront leur cursus cette année comptent seulement 21 Idel. « Les enjeux sont en revanche importants en ce qui concerne la manière dont on organise les soins, et la manière dont les IPA s’intègrent dans les équipes », ajoute-t-elle.
Quelle enveloppe sera consacrée aux IPA, seront-elles rémunérées à l’acte ou au forfait ? « Pour l’instant, je ne peux rien confirmer, nous réservons la primeur de nos propositions aux syndicats », s’excuse Delphine Champetier. Et à la veille de l’ouverture des négos, ces derniers n’avaient que peu d’informations. « Rien ne nous a été communiqué à ce stade », affirme Catherine Kirnidis, présidente du Sniil.
Cette dernière dit être dans l’expectative. « Je ne suis ni pessimiste, ni optimiste, j’attends de voir », déclare-t-elle. La responsable syndicale insiste tout de même sur deux points de vigilance : « que ce qui sera négocié ne vienne pas se substituer à ce que font déjà les Idel d’une part, et que les IPA aient « un vrai statut de libérale, pas un statut qui serait un lien de subordination » avec les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) au sein desquelles elles exerceront.
Reste la question du calendrier. Pour l’instant, après la réunion d’aujourd’hui, une autre séance de négociation est prévue le 18 juin. Sera-ce la dernière ? « Après les deux ans de négociations que nous avons vécus avec les Idel, au cours desquels nous avons plusieurs fois cru que nous allions signer, ce serait présomptueux de ma part de l’affirmer », sourit Delphine Champetier, qui indique toutefois la nécessité d’avoir « une solution qui fonctionne à l’automne prochain ».
Et la responsable de la Cnam d’affirmer qu’il y aura « autant de séances que nécessaire pour terminer dans les délais ». Espérons que nous ne sommes pas à la veille d’un nouveau feuilleton conventionnel à rebondissements.
Adrien Renaud
1- Convergence infirmière (CI), la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil).