19/06/2019

Inclusion : accompagner les parents vers le retour à l’emploi

Les Journées nationales d’études de l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiants, réunies à Bordeaux début juin, ont abordé la question de l’inclusion sociale. La mixité de l’accueil des familles y joue un rôle capital.

Basé en région parisienne, l’Institut d’éducation et de pratiques citoyennes s’est donné comme objectif d’aider les familles en situation de précarité à retrouver un emploi. Vanessa Mathé, infirmière puéricultrice directrice de crèche, et Christel Maillé, éducatrice de jeunes enfants, ont présenté le fonctionnement des crèches de cette association. Les douze structures d’accueil que compte actuellement l’association réservent 50 % de leurs places à des familles en insertion. Souvent monoparentales, ces dernières sont orientées vers la structure d’accueil par les professionnels de l’insertion ou de l’emploi. « Nous intervenons avant l’entrée à l’école, afin d’aider les parents à retrouver un emploi » précise Christel Maillé, coordonnant l’ensemble des crèches sur le département de la Seine-Saint-Denis.

Pour s’adapter aux conditions actuelles de travail, notamment la flexibilité des horaires, les structures de l’IEPC offrent une amplitude d’accueil de douze à treize heures par jour. Chaque famille dont l’enfant se voit attribuer une place à la crèche signe avec la structure un contrat d’accueil, valable trois mois et renouvelable une fois. Les parents s’y engagent notamment à rechercher activement un emploi. Un chargé d’insertion professionnelle, salarié par l’association, les accompagne dans leurs recherches. Il est demandé aux familles de justifier leur recherche d’emploi ou de formation et un contrat non respecté peut être rompu.

Cet accompagnement encadrant fait ses preuves. 85 % des parents à la recherche d’une activité professionnelle concrétisent leur projet, qu’il s’agisse d’accéder à un emploi ou à une formation. L’enfant est alors gardé à la crèche jusqu’à son entrée à l’école. 80 % des familles rencontrant des difficultés de logement, de surendettement ou d’accès aux droits résolvent, complètement ou partiellement, ces problèmes.

Les infirmières puéricultrices au coeur de la prévention

Présent à ces Journées, Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes a manifesté son souci d'« assurer l'effectivité des droits sociaux » et de remettre la prévention au coeur des politiques publiques. Des déclarations entrant en résonnance avec les conclusions de deux rapports relatifs à la petite enfance, rendus publics au même moment. Dans « Pour sauver la PMI, agissons dès maintenant », Michèle Peyron met en avant l'importance du bilan de santé en école maternelle. Priorité reprise par le secrétaire d'Etat chargé de la protection de l'enfance, Adrien Taquet, qui a évoqué la réalisation de ce bilan pour la totalité des enfants scolarisés à l'horizon 2022. Bilan que pourront effectuer les infirmières puéricultrices en s'appuyant sur un protocole national de coopération qui sera rédigé prochainement. Le rapport par Stéphanie Rist souligne le rôle central des infirmières puéricultrices, qui au même titre que les médecins de PMI pourraient être choisies par les familles comme référentes du parcours de santé de leur enfant. Pour Charles Eury, président de l'ANPDE : « Les pouvoirs publics ont pris conscience de l'intérêt d'avoir recours à un des professionnels spécialisés ayant un haut niveau de formation pour répondre à ces enjeux de prévention. »

Marie-Capucine Diss

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