28/06/2019

Homéopathie : le couperet est tombé

La Haute Autorité de santé (HAS) a annoncé officiellement ce matin qu’elle recommandait le déremboursement des médicaments homéopathiques. Il appartient désormais à la ministre de la Santé de prendre une décision.

C’est un secret quelque peu éventé que la HAS a dévoilé ce matin en annonçant le résultat de son évaluation des médicaments homéopathiques : plusieurs fuites dans la presse avaient déjà laissé entendre que le gendarme de la santé s’apprêtait à rendre un avis défavorable aux granules. Mais c’est désormais officiel : après une évaluation qui a duré neuf mois et qui a porté sur 1163 médicaments remboursés à 30 % par la Sécurité sociale, la HAS peut affirmer que les données de la science ne justifient pas leur prise en charge par la solidarité nationale.

« La HAS a effectué cette mission de manière sérieuse et rigoureuse, sans a priori et sans dogmatisme », affirme le Pr Dominique Le Guludec, présidente de l’institution. En tout, 1000 études ont été identifiées, dont 37 ont été jugées recevables au regard de critères tels que la population concernée ou la méthodologie utilisée. Les dossiers des trois laboratoires producteurs de médicaments homéopathiques ont par ailleurs été étudiés, et différentes parties prenantes ont été auditionnées.

24 symptômes, 0 efficacité

Vingt-quatre symptômes allant des verrues plantaires au saturnisme, en passant par l’anxiété ou les candidoses vaginales, ont été pris en compte. « Pour ces 24 symptômes, nous n’avons pas trouvé de preuve d’efficacité », résume Mathilde Grande, cheffe du service de l’évaluation des médicaments à la HAS. Cependant, l’innocuité des médicaments homéopathiques étant avérée, les responsables de la HAS tiennent à préciser qu’ils préconisent leur déremboursement, et non leur interdiction.

Reste à savoir ce qu’Agnès Buzyn fera de l’évaluation de la HAS. La ministre a plusieurs fois affirmé qu’elle avait l’intention de se conformer à l’avis qui serait rendu. Mais elle semble avoir pour l’instant d’autres chats à fouetter. « L’urgence est de gérer la canicule et son impact », a-t-elle déclaré hier sur France 2. « Les décisions de déremboursement de médicaments peuvent se prendre quelques jours ou quelques semaines après l’avis de la HAS. »

Adrien Renaud

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