29/08/2019

En Suisse, une formation pour les IDE qui n'exercent plus

Pour faire face à la pénurie de personnel infirmier, la Haute école de santé de Fribourg lancera cet automne une formation de remise à jour pour les IDE qui ont arrêté d'exercer depuis plusieurs années.

C'est une formation innovante que lancera cet automne la Haute École de santé de Fribourg (Suisse). Une dizaine d'infirmières diplômées, mais éloignées de la profession, pourront réactualiser leurs connaissances pendant huit semaines, dont six passées en stage. L'objectif : lutter contre le manque de personnel soignant qui commence à se faire sentir dans les établissements locaux.

« Dans le canton de Fribourg, on forme à peine plus de la moitié des infirmières qui seront attendues à l'horizon 2030 », explique Coralie Wicht, professeure à la Haute École de santé de Fribourg et responsable de cette formation. La situation est d'ailleurs encore plus inquiétante dans d'autres régions de la Suisse, notamment dans les cantons germanophones.

Outre ce manque de candidatures à la formation initiale, un grand nombre de diplômées quitte la profession au bout de quelques années d'exercice. Ainsi, l'Observatoire suisse de la santé (Obsan) remarque qu'une infirmière de moins de 35 ans sur trois n'exerce plus. « Nous voulons cibler les personnes qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants ou pour cause de maladie. Il y a aussi des infirmières qui se sont orientées vers d'autres métiers du soin, comme naturopathes, et qui souhaitent finalement revenir à leur première profession », détaille Coralie Wicht. Problème : leurs connaissances ne sont plus forcément à jour et elles ont un peu perdu la pratique.

Evolutions récentes du métier

« Notre programme débutera par quatre jours passés à l'école, où nous dispenserons des cours théoriques basés sur le référentiel de compétences, ainsi qu'une introduction à l'évaluation clinique et au travail en interprofessionnalité, qui sont des évolutions récentes du métier », détaille la professeure. Pour faire revenir les réflexes techniques, des séquences sont prévues dans le centre de simulation de l'école. « Mais nous pourrons aussi partir des attentes des participantes, pour y répondre le mieux possible », ajoute-t-elle.

A la clef des huit semaines, une attestation de formation, mais aussi des contacts noués avec les établissements partenaires qui accueilleront les stagiaires pour le volet pratique. La formation est calibrée pour une dizaine de stagiaires. « La Confédération, mais aussi le canton, financent ce programme, qui est donc destiné à des personnes qui résident dans le canton et qui souhaitent y travailler par la suite », précise Coralie Wicht. L'an prochain, une promotion plus importante pourra être accueillie, de même que des participants germanophones.

Lisette Gries

La pénurie des infirmières

A lire dans « L'Infirmière magazine », n° 406

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Les dernières réactions

  • 14/01/2020 à 09:46
    Marc
    alerter
    C'est dommage que cette formation ne soit destinée qu'aux infirmières diplômées et qu'il soit impossible de suivre la formation en habitant un autre canton.

    J'ai un CFC d'infirmier-assistant de la Croix Rouge Suisse mais ça fait très longtemps que je n'ai plus travaillé dans les soins.

    A l'époque avec le CFC moyennant une passerelle d'une année on pouvait obtenir de diplôme d'infirmier.

    On a en commun une bonne partie des connaissances théoriques et aussi une bonne partie des actes médico techniques, par ailleurs il existe un module prise de sang pour les infirmier assistant.

    La seule chose qu'on nous propose actuellement c'est une reconnaissance des acquis pour obtenir le CFC d'ASSC, qui signe un peu un retour en arrière pour un infirmier-assistant.
    Cela se base sur la réalisation d'un portfolio à partir de situations réelles bien détaillées...mais difficile de se rappeler de situations réelles d'il y a 15 ans en arrière et impossible de retravailler avec les mêmes responsabilités sans avoir actualisé ses connaissances...c'est un peu le serpent qui se mord la queue.

    Pourquoi ne pas autoriser l'accès au cours de réactualisation aux infirmier-assistant (les connaissances théoriques étant les mêmes) et en profitant par la même pour élargir les actes médico techniques qu'ils peuvent effectuer, par exemple déjà les prises de sang veineuse et le changement de perfusion pour avoir les mêmes actes médico techniques que les ASSC.

    Un infirmier-assistant un peu dépité du peu de moyens mis en oeuvres pour nous aider à revenir à un poste équivalent alors qu'on est du personnel compétent et qu'ils n'arrêtent pas de se plaindre du manque de personnel.

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