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Pour faire face à la pénurie de personnel infirmier, la Haute école de santé de Fribourg lancera cet automne une formation de remise à jour pour les IDE qui ont arrêté d'exercer depuis plusieurs années.
C'est une formation innovante que lancera cet automne la Haute École de santé de Fribourg (Suisse). Une dizaine d'infirmières diplômées, mais éloignées de la profession, pourront réactualiser leurs connaissances pendant huit semaines, dont six passées en stage. L'objectif : lutter contre le manque de personnel soignant qui commence à se faire sentir dans les établissements locaux.
« Dans le canton de Fribourg, on forme à peine plus de la moitié des infirmières qui seront attendues à l'horizon 2030 », explique Coralie Wicht, professeure à la Haute École de santé de Fribourg et responsable de cette formation. La situation est d'ailleurs encore plus inquiétante dans d'autres régions de la Suisse, notamment dans les cantons germanophones.
Outre ce manque de candidatures à la formation initiale, un grand nombre de diplômées quitte la profession au bout de quelques années d'exercice. Ainsi, l'Observatoire suisse de la santé (Obsan) remarque qu'une infirmière de moins de 35 ans sur trois n'exerce plus. « Nous voulons cibler les personnes qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants ou pour cause de maladie. Il y a aussi des infirmières qui se sont orientées vers d'autres métiers du soin, comme naturopathes, et qui souhaitent finalement revenir à leur première profession », détaille Coralie Wicht. Problème : leurs connaissances ne sont plus forcément à jour et elles ont un peu perdu la pratique.
« Notre programme débutera par quatre jours passés à l'école, où nous dispenserons des cours théoriques basés sur le référentiel de compétences, ainsi qu'une introduction à l'évaluation clinique et au travail en interprofessionnalité, qui sont des évolutions récentes du métier », détaille la professeure. Pour faire revenir les réflexes techniques, des séquences sont prévues dans le centre de simulation de l'école. « Mais nous pourrons aussi partir des attentes des participantes, pour y répondre le mieux possible », ajoute-t-elle.
A la clef des huit semaines, une attestation de formation, mais aussi des contacts noués avec les établissements partenaires qui accueilleront les stagiaires pour le volet pratique. La formation est calibrée pour une dizaine de stagiaires. « La Confédération, mais aussi le canton, financent ce programme, qui est donc destiné à des personnes qui résident dans le canton et qui souhaitent y travailler par la suite », précise Coralie Wicht. L'an prochain, une promotion plus importante pourra être accueillie, de même que des participants germanophones.
Lisette Gries
La pénurie des infirmièresA lire dans « L'Infirmière magazine », n° 406Réservé aux abonnés |