© D. R.
Avec la crise des urgences, c’est l’autre dossier chaud de la rentrée sociale. Les partenaires sociaux étaient reçus, en fin de semaine dernière, par Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye.
Jeudi et vendredi derniers, le Premier ministre a reçu les partenaires sociaux, en compagnie d’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, et de Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites. Les professions libérales étaient représentées par l’Unapl au sein de la délégation de l’U2P (Union des entreprises de proximité).
A l’issue de son rendez-vous à Matignon, l’Unapl confirmait ses inquiétudes. L’organisation a ainsi « réaffirmé l’exigence légitime que les réserves des complémentaires (plus de 27 milliards d’euros) constituées par des générations de libéraux, soient sanctuarisées et ne puissent, par souci d’équité, bénéficier exclusivement qu’aux professions qui les constituées ».
En outre, sa principale crainte est que les libéraux fassent partie des perdants du nouveau système de retraite universel voulu par le Président de la République. « Pour les infirmières libérales, les avocats et les orthophonistes, la conséquence de la réforme serait le doublement des cotisations retraites, explique Michel Picon, président de l’Unapl et assureur. Pour les médecins, les cotisations pourraient baisser mais, par conséquent, les pensions également ».
L’Unapl estime qu’en l’état actuel, certains paramètres du régime universel imaginé par Jean-Paul Delevoye ne sont tout simplement « pas adaptés aux professions libérales ». L’organisation s’oppose également au projet de recouvrement des cotisations retraites des libéraux par l’Urssaf et exige que « les professionnels libéraux soient présents dans la gouvernance de tout système de retraite les concertant ».
Pour autant, elle n’appelle pas à participer à la manifestation de libéraux prévue lundi 16 à Paris, organisée par le collectif SOS Retraites initié par le Conseil national des barreaux des avocats et rejoint par différentes organisations dont, pour les Idel, le syndicat Convergence et l’association Unidel.
De la même façon, côté syndicats, la FNI « espère toujours voir aboutir ses revendications dans le cadre du dialogue social ». Pour autant, l’Unapl prévient que si les « exigences légitimes des professions libérales en trouvent de traduction concrète dans les nouvelles propositions du gouvernement », son conseil national décidera « d’organiser une mobilisation nationale de grande ampleur réunissant toutes les professions libérales ».
Alors que le projet de loi de réforme des retraites était initialement prévu pour la fin de l’année, le gouvernement a décidé de se donner davantage de temps. Le Premier ministre va présenter vendredi la calendrier d’une concertation qui pourrait durer encore une année.
Véronique Hunsinger