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Agnès Buzyn a présenté lundi un « pacte de refondation des urgences » décliné en douze mesures. Avec un objectif : mieux organiser l’offre de soins pour que les urgentistes se concentrent sur leur cœur de métier.
Et de trois ! Pour la troisième fois depuis qu’une grève sans précédent a enflammé en mars dernier plusieurs centaines de services d’urgence, la ministre de la Santé a présenté hier lundi une série de mesures destinées à éteindre la crise. Au menu cette fois-ci : 12 dispositions dotées d’un budget de 754 millions d’euros sur trois ans.
La première d’entre elles est la création d’un Service d’accès aux soins (SAS) destiné à « répondre à toute heure à la demande de soins des Français », selon les mots d’Agnès Buzyn citée par l’agence APMNews. Cette mesure absorbera à elle seule 340 millions d’euros, et devrait être opérationnelle d’ici l’été 2020.
« Ce service sera accessible par téléphone et en ligne, il permettra au patient d’accéder […] à distance à un professionnel de santé qui lui fournira un conseil, une téléconsultation ou une orientation vers une structure, qu'elle soit hospitalière ou libérale, selon son état », a détaillé la ministre. Elle a par ailleurs précisé que le SAS serait « piloté de concert par les acteurs hospitaliers des Samu et libéraux fédérés en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ».
En plus du SAS, la ministre a annoncé une série de dispositions destinées à renforcer l’attractivité des alternatives aux urgences : les cabinets libéraux, les maisons de santé et les centres de santé. Sur ce volet, les CPTS seront mises à contribution : elles comptent parmi leurs missions la réponse aux soins non programmés, et devront être au nombre de 1000 à l’horizon 2022. Par ailleurs, 50 maisons médicales de garde supplémentaires devront être installées à proximité des services d’urgence d’ici la fin de l’année.
Au sein même des services d’urgence, le pacte d’Agnès Buzyn reprend notamment les annonces déjà effectuées concernant la création du métier d’infirmière de pratique avancée (IPA) aux urgences, ainsi que l’accélération des protocoles de coopération permettant de donner de nouvelles fonctions aux infirmiers des services d’urgence.
Et pour régler l’éternelle question des lits d’aval, la ministre prévoit de consacrer pas moins de 105 millions d’euros à la création de cellules de gestion interne des lits dans les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Reste à savoir si ce dernier train de mesures sera de nature à apaiser le mécontentement du personnel.
Adrien Renaud