11/09/2019

Urgences : 754 millions d’euros pour éteindre la crise

Agnès Buzyn a présenté lundi un « pacte de refondation des urgences » décliné en douze mesures. Avec un objectif : mieux organiser l’offre de soins pour que les urgentistes se concentrent sur leur cœur de métier.

Et de trois ! Pour la troisième fois depuis qu’une grève sans précédent a enflammé en mars dernier plusieurs centaines de services d’urgence, la ministre de la Santé a présenté hier lundi une série de mesures destinées à éteindre la crise. Au menu cette fois-ci : 12 dispositions dotées d’un budget de 754 millions d’euros sur trois ans.

La première d’entre elles est la création d’un Service d’accès aux soins (SAS) destiné à « répondre à toute heure à la demande de soins des Français », selon les mots d’Agnès Buzyn citée par l’agence APMNews. Cette mesure absorbera à elle seule 340 millions d’euros, et devrait être opérationnelle d’ici l’été 2020.

« Ce service sera accessible par téléphone et en ligne, il permettra au patient d’accéder […] à distance à un professionnel de santé qui lui fournira un conseil, une téléconsultation ou une orientation vers une structure, qu'elle soit hospitalière ou libérale, selon son état », a détaillé la ministre. Elle a par ailleurs précisé que le SAS serait « piloté de concert par les acteurs hospitaliers des Samu et libéraux fédérés en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ».

Développer les alternatives aux urgences

En plus du SAS, la ministre a annoncé une série de dispositions destinées à renforcer l’attractivité des alternatives aux urgences : les cabinets libéraux, les maisons de santé et les centres de santé. Sur ce volet, les CPTS seront mises à contribution : elles comptent parmi leurs missions la réponse aux soins non programmés, et devront être au nombre de 1000 à l’horizon 2022. Par ailleurs, 50 maisons médicales de garde supplémentaires devront être installées à proximité des services d’urgence d’ici la fin de l’année.

Au sein même des services d’urgence, le pacte d’Agnès Buzyn reprend notamment les annonces déjà effectuées concernant la création du métier d’infirmière de pratique avancée (IPA) aux urgences, ainsi que l’accélération des protocoles de coopération permettant de donner de nouvelles fonctions aux infirmiers des services d’urgence.

Et pour régler l’éternelle question des lits d’aval, la ministre prévoit de consacrer pas moins de 105 millions d’euros à la création de cellules de gestion interne des lits dans les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Reste à savoir si ce dernier train de mesures sera de nature à apaiser le mécontentement du personnel.

Adrien Renaud

Les dernières réactions

  • 20/03/2020 à 10:27
    emak
    alerter
    SOS

    En tant qu’infirmière libérale dans le 91, Je souhaite vous alerter sur plusieurs points:

    Nous avons bien accès aux masques chirurgicaux par le biais des pharmacies de notre commune d’exercice, sur présentation de notre CPS: 1 boite de 50 par IDEL, sachant que nous en utilisons 2 à 4 par jour. Et que nous nous retrouvons dans la nécessité d’en fournir à certains patients pour leurs sorties/ consultations… et pour certains soins où la distance ne peut être respectée

    Concernant le gel hydro alcoolique: j’ai réussi, après plusieurs tentatives infructueuses, à avoir le remplissage d’un flacon de 100 ml apporté dans une seule pharmacie! Nous en utilisons tellement, qu’un flacon suffit à peine pour une journée de travail! Devrons-nous, tous les matins, passer dans une pharmacie recharger ce flacon???

    Beaucoup d’interrogations subsistent quant à notre protection pendant nos soins, tous effectués sur des patients fragiles, de plus de 70 ans et souvent porteurs de maladies chroniques…

    Comment est prévue la prise en charge des patients diagnostiqués ou suspectés du COVID-19? En dehors de la tétéconsultation, que nous privilégierons bien entendu…
    Nous avons déjà quelques appels pour des diagnostics à domicile… Sans autre protection que ces masques chirurgicaux, comment pouvons-nous réaliser ces soins, sans prendre de risque pour nous et pour nos autres patients? Il est quasi impensable de réaliser un soin, prélèvement… en maintenant une distance recommandée, en ne touchant rien, en ne posant pas notre manteau, en désinfectant tout le matériel nécessaire au soin avant de passer au patient suivant!!! Et sans formation particulière à ces pratiques!

    Pour la surveillance annoncée des cas de COVID-19 maintenus à domicile, que devrons-nous faire, et avec quel matériel? Pour nos tensiomètres, saturomètres, thermomètres… utilisés pour tous? Nous devons sacrifier une IDEL à ces prises en charges qui vont nécessiter une organisation, et une prise de risque énorme? L’idée que nous puissions séparer nos tournées et consacrer une infirmière à ces prises en charge nous paraît irréalisable!

    Quand on voit les mesures de protection complète prises, par ailleurs, dans le monde hospitalier, ce qui nous est demandé à domicile est tout simplement de nous sacrifier (ainsi que nos proches, de fait) !? Il nous reste le bon sens et les sourates?

    Nous commençons à être l’objet de menaces, vols, agressions et incivilités de la part de certains qui veulent obtenir masques ou gel introuvables en ville… Devrons-nous attendre un drame avant d’être entendues?

    Le stationnement dans notre commune, déjà problématique en temps normal, devient infernal du fait du confinement! Il n’y a plus aucune place pour nous, et malgré nos caducées, notre crainte des amendes dont nous faisons l’objet rend nos déplacements de plus en plus difficiles.

    Pourquoi ne recevons-nous aucune information claire et directe? Pourquoi devons-nous, en plus de notre charge de travail, courir après, et surtout, ne trouver que des bribes d’informations nous concernant dans celles fournies au médecins de ville?

    Quelle considération du personnel soignant, pourtant reconnu comme étant aux premières loges!?

    Au risque de devoir refuser ces soins à venir, pour lesquels nous nous préparons, et que nous avons bien conscience de devoir assumer, nous avons réellement besoin de réponses précises et adaptées à la situation exceptionnelle à laquelle nous faisons face.

    Cordialement,

    Emmanuelle KEITA

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