© Fotolia
Les grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 ont été présentées lundi matin lors de la réunion de la commission des comptes de la Sécurité sociale.
Ce budget de la Sécurité sociale traduit plusieurs mesures adoptées pour répondre aux revendications apparues lors du mouvement des Gilets jaunes. Mais désormais l’État ne veut plus compenser le coût de ses mesures à la Sécurité sociale. Résultat : les comptes de cette dernière replongent dans le rouge. Le déficit est ainsi prévu à 5,4 milliards d’euros pour 2019 et à 5,1 milliards pour l’année prochaine. S’agissant du budget de l’Assurance maladie uniquement, il s’établira à 205,3 milliards en 2020 en hausse de 2,3 % par rapport à cette année. Le budget des soins de ville de 93,6 milliards augmente davantage (+ 2,4 %) que celui de 84,2 milliards des établissements de santé (+ 2,1 %).
Comme les années précédentes, cette hausse ne suffit pas à combler l’augmentation naturelle des dépenses de santé. Le gouvernement table donc sur un effort de maîtrise des coûts de l’ordre de 4 milliards d’euros : 215 millions en « structurant » mieux les parcours de soins, 830 millions en « améliorant la performance interne » des établissements de santé, 585 millions en « optimisant » les achats des établissements, 920 millions en rognant sur les prix des médicaments, 200 millions sur les prix des dispositifs médicaux ou encore 265 millions en incitant à la « pertinence » des prescriptions d’arrêts de travail et de transports.
Au chapitre des dépenses nouvelles, ce budget prévoit 500 millions d’euros pour « amorcer la réforme du grand âge et de l’autonomie » ainsi que la création d’un congé de trois mois pour aidants, rémunéré entre 43 et 52 euros par jour. Il créé également un fonds d’indemnisation des victimes de maladies professionnelles liées aux pesticides. En outre, ce PLFSS met en musique le plan du gouvernement pour lutter contre les pénuries de médicaments, présenté la semaine dernière. Celui-ci prévoit notamment l’obligation pour les industriels de constituer des stocks de sécurité de 2 à 4 mois pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Il faudra aussi poursuivre la mise en œuvre de la réforme du reste à charge zéro pour les frais d’optique, de dentaire et d’audioprothèse qui coûtera 300 millions en 2020. Enfin, parmi les nouvelles mesures destinées aux assurés, on peut signaler un forfait de transport et d’hébergement pour les femmes enceintes habitant à plus 45 minutes d’une maternité (pour un coût de 10 millions d’euros) ou un forfait pour financer « le parcours d’accompagnement vers l’après cancer » (pour un coût de 10 millions également).
Véronique Hunsinger