09/10/2019

Les arrêts maladie montrés du doigt par la Cour des comptes

Arrêts maladie, en particulier dans la santé, transports de patients, consultations externes à l’hôpital : la Cour des comptes pointe de nouvelles dérives des dépenses de Sécurité sociale.

La Cour des comptes a rendu, mardi 8 octobre, son rapport sur la Sécurité sociale. Son président, Didier Migaud, a commencé par regretter que les comptes de la Sécurité sociale, qui s’approchaient de l’équilibre financier l’an dernier, « s’en éloigne désormais durablement ». En effet, le gouvernement a présenté un projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 en déficit de 5,4 milliards d’euros.

Pour améliorer les comptes sociaux, la Cour des comptes propose de maîtriser certaines dépenses qui « connaissent une véritable dérive », a constaté son président. La Cour a notamment étudié les transports de patients, qui coûtent chaque année cinq milliards d’euros. Dans 60% des cas, ces transports sont à l’initiative des établissements de santé, mais sont le plus souvent pris en charge par l’Assurance maladie. La Cour des comptes propose de transférer aux établissements la gestion de ce budget, dans l’espoir que ces transports soient plus systématiquement justifiés d’un point de vue médical.

Les indemnités journalières pour arrêt de travail sont aussi en forte progression en 2018 : + 4,4% en 2018. Et l’allongement de la durée de travail, en raison de la réforme des retraites, n’est pas une explication suffisante, constate la Cour des comptes. Entre 2011 et 2017, la durée des arrêts de travail a augmenté, dans toutes les classes d’âge. Le secteur de la santé et de l’action sociale est de loin le plus touché: en moyenne, ces salariés sont arrêtés près de 20 jours par an.

Pour contrôler les arrêts de travail, la Cour avance deux propositions : instaurer un jour de carence non indemnisé dans le privé, comme c’est déjà le cas dans le public ; et mieux contrôler une « minorité de médecins qui prescrivent beaucoup plus de journées de travail que leurs confrères, à patientèle comparable ».

La Cour des comptes s’est encore penchée sur un sujet plus méconnu : les actes et les consultations externes à l’hôpital public. Ce sont les actes réalisés lors d’une venue aux urgences, sans hospitalisation, les avis médicaux spécialisés, les actes de biologie ou d’imagerie, les consultations pré ou post-hospitalisation, etc. Ils représentent 11% du total des consultations médicales en France, soit une dépense de 4,2 milliards d’euros, en hausse de +20% entre 2013 et 2017. Cette hausse ne s’explique pas par un manque de médecins libéraux : ces actes et consultations externes sont d’autant plus nombreux que l’offre de consultations libérales est forte sur un territoire.

Caroline Coq-Chodorge

Les dernières réactions

  • 09/10/2019 à 18:34
    leaulo
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    Il est vrai que le taux d’absent augmente dans lèse reçue de la santé mais quand on regarde le rythme effréné que nous impose les institutions pour fournir des soins aux usagers sans pour autant avoir les moyens humains et matériels je pense qu’il faut comprendre les soignants qui s’en trouve épuisé pour certains et en burnout pour d’autre avec un risque de devenir maltraitant ....
    Cependant, je me dit que s'il ya des arrêts « abusifs «  c’est qu’il y a certainement une souffrance au travail !!!
  • 10/10/2019 à 01:30
    Une IDE en colère
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    Si on constate des arrêts abusifs chez les professionnels de la santé c’est peut être à cause du manque d’effectif, le manque de matériel de qualité, du manque de reconnaissance (je parle même pas du salaire je m’en fou) et j’en passe. On nous impose un rythme de travail très intense pour rentabiliser un maximum les rentrées d’argent à l’hôpital ou cliniques (c’est pareil), au dépend de la santé des professionnels épuisés, en burn-out et même abîmés physiquement mais aussi des patients qui se retrouvent aussi touchés par cette spirale infernale !!!!! Ce système de santé s’épuise de jours en jours, tout n’est pas à jeter mais il faut peut être revoir certaines choses pour stopper ce massacre .... si les soignants ne peuvent plus prendre soin des patients, qui le fera???
  • 10/10/2019 à 08:56
    oxo
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    Quelle est l'analyse de la cour des comptes ? ??
  • 10/10/2019 à 09:05
    xxx
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    Faire des économies pourquoi pas? Mais il serait intelligent de transférer les économies réalisées au secteur de la santé. Soit par des embauches soit par une valorisation salariale conséquente.
    Pourquoi ne pas augmenter qu'une seule branche de la fonction publique? Je suis dans une région ou une infirmière débutante se fait un salaire de 1550 euros avec 1 Week end/2. Pourquoi toujours prendre référence à un salaire de la capitale?
    Le système craque de partout, on ferme des institut de formation d'aides soignants, le métier n'a plus d'attrait pour les jeunes….

    On prône le domicile avec du personnel qui n'est pas formé comme il le devrait. Avec du personnel qui est très mal payé. Les services d'aide à domicile sont en difficultés pour recruter. Et on se pose encore des questions.
    NON le Français n'est pas fainéant, il est prêt à travailler et à s'investir dans les missions qui lui sont confiées, dés lors ou il a un salaire en conséquence, et des condition de travail satisfaisante. Le Français n'est pas encore prêt à se "prostituer" pour travailler…. et HEUREUSEMENT.
    Mais encore une fois de plus des grands technocrates qui alerte et qui exprime comment il faut faire sans pour autant analyser la situation et connaître le terrain. C'est cela la France….

  • 11/10/2019 à 19:50
    XXX
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    Le temps ne doit pas être seulement aux statistiques et aux constats, le domaine de la santé est en souffrance ++++ avec une dégradation majeure des conditions de travail sans prises de mesures concrètes tant pour améliorer les conditions de travail et les niveaux salariales. Au bureau derrière un ordinateur, stylo à la main on risque une arthrose des doigts mais pas une usure du dos ni un épuisement professionnel induit par la souffrance des personnes soignées
    Après 35 ans d'activité sans interruption dans les hôpitaux et toujours en activité , il est intolérable de voir les raccourcis et interprétation faite par ces technocrates
    Le malaise des personnels des urgences en est la preuve mais ne pas oublier que d'autres secteurs sont autant en souffrance. Prenez et corrigez le mal à la source. Les métiers de la santé retrouveront peut-être une autre attractivité
    Nî Nonne, ni conne , la jeune génération à bien raison,

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