Les sciences infirmières entrent à l'université

Le moment est historique : un décret signé aujourd'hui en Conseil des ministres officialise la création des sciences infirmières, représentant la 92^e section du CNU. Cette instance se prononce sur les mesures individuelles relatives à la qualification, au recrutement et à la carrière des professeurs des universités et des maîtres de conférences. Avec le texte signé aujourd'hui, le CNU pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutique change de nom et de fonction. Il est transformé en CNU des disciplines de santé et accueille trois nouvelles sections : la maïeutique, les sciences de la rééducation/réadaptation et les sciences infirmières.

Avant la fin du mois de novembre, un arrêté nommera les six membres de la section des sciences infirmières du CNU. Il s'agira de trois professeurs des universités et de trois maîtres de conférences provenant d'autres sections et dont le champ de recherche ou d'enseignement est cohérent avec celui des sciences infirmières. Ils procéderont à la sélection des candidats à la qualification, étape incontournable pour un recrutement comme enseignant-chercheur à l'université.

Les enseignants-chercheurs qui auront obtenu leur qualification de la part du CNU pourront ensuite présenter leur candidature pour les campagnes d'emploi, qui auront lieu au sein des universités, de février à l'été 2020. « Il s'agit d'une décision et d'un texte dont l'aspect symbolique est majeur, commente-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Au-delà du fait que des enseignants-chercheurs vont être recrutés à la rentrée 2020 dans cette discipline, c'est la première fois que les sciences infirmières apparaissent dans un texte réglementaire. Il ne s'agit plus de tâches d'exécution, mais d'un champ disciplinaire dans lequel on produit des connaissances. Cela représente une ouverture des horizons sans précédent : les étudiants qui débuteront en 2020 dans cette filière s'engagent dans un secteur d'étude dans lequel ils pourront peut-être un jour devenir professeur. »

Marie-Capucine Diss