31/10/2019

Rapport sur le grand âge : les infirmières concernées

L’ex-ministre du Travail, Myriam El Khomri, a remis le 29 octobre à la ministre de la Santé son rapport pour un plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge 2020-2024. Des mesures concernent les infirmières.

Les personnes en perte d’autonomie, au sens des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie, passeront de 1,387 million en 2020 à 1,479 million en 2025. Pour répondre au vieillissement démographique et améliorer les conditions de prise en charge de ces personnes, le rapport de Myriam El Khomri précise que près de 93 000 postes supplémentaires devront être créés dans les cinq prochaines années (2020-2024) et 260 000 professionnels devront être formés pour pourvoir les postes vacants.

Un rôle clef reconnu aux infirmières

Pour rendre les métiers attractifs, le plan se décline en quatre axes. Le quatrième axe, « innover pour transformer les organisations », concerne directement les infirmières puisqu’il s’agit de soutenir et d’évaluer les démarches innovantes dans le champ de l’organisation du travail. Le rapport cite en exemple des équipes autonomes inspirées de la méthode hollandaise Buurtzorg, qui se traduit en France avec l’expérimentation EQuilibres (article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2018) menée par des infirmières en Occitanie, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France.

Les pratiques avancées en gérontologie

Le rapport prône également l’intérêt de la pratique avancée en gérontologie et plaide pour son développement. « La pratique avancée permet à des infirmières d’exercer des missions et des compétences poussées, jusque-là dévolues aux médecins, rappelle l’auteure du rapport. La création d’une pratique avancée en gérontologie permettrait de reconnaître davantage l’expertise des infirmières et de mieux couvrir les besoins de prise en charge des personnes âgées. »

Des besoins qui vont croître puisque sous l’effet du vieillissement démographique, 300 000 personnes de plus qu’en 2016 seront en perte d’autonomie en 2030. D’ailleurs, le master « Pathologie chroniques stabilisée : prévention et polypathologies courantes en soins primaires », qui comporte un volet gérontologie, a été créé dans cette perspective. Mais il n’est pas ciblé sur la prise en charge des personnes en perte d’autonomie. « Les acteurs du secteur du grand âge regrettent de façon unanime qu’il n’ait pas été créé de formation d’IPA en gérontologie, compte tenu des besoins à satisfaire », souligne Myriam El Khomri. Un référentiel de formation de pratique avancée en gérontologie comportant un socle commun avec le référentiel « pathologies chroniques stabilisées » va être établi et des passerelles seront mises en place entre ces deux formations.

Des mesures pour les aides-soignantes

Les trois autres axes visent à assurer de meilleures conditions d’emploi et de rémunération aux acteurs du secteur, à donner une priorité forte à la réduction de la sinistralité et à l’amélioration de la qualité de vie au travail, puis à moderniser les formations et changer l’image des métiers. Les aides-soignantes sont particulièrement concernées par les mesures de ce plan. L’un des objectifs vise à leur donner des perspectives de carrière et leur permettre un exercice plus autonome. L’auteure du rapport souhaite également la régularisation des glissements de tâches entre les infirmiers et les aides-soignantes prévu « dans le cadre de protocoles autorisés au plan national, sous condition de formation préalable habilitant les aides-soignantes à les pratiquer ». Il prévoit en outre d’expérimenter dans le cadre de l’article 51 de la LFSS 2018 la mise en place pour les aides-soignantes d’une activité libérale dans les zones sous-denses.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 31/10/2019 à 22:54
    Bob
    alerter
    Article projet dépassement de tache
  • 06/11/2019 à 19:42
    mirliton
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    L'expertise de la dependance appartient à l'infirmiere:diagnostiques infirmiers.
    Les aides soignantes ne doivent pas exercer en liberale elles n'ont pas les qualifications professionelles pour le faire.
    Bonjour les risques divers et l'exercice illégal de la profession d'infirmiere.
    Les IDELS exercent sur prescription medicale..Elles engagent leur responsabilité et leurs compétence.
    Avec les aides soignantes seules ils y a des risque sanitaires.
  • 06/12/2019 à 09:58
    Calie 2000
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    Je ne vois pas pourquoi les aides soignantes ne pourraient pas travailler en libéral?Vos propos sont lamentables.Je connais des aides soignants très compétentes .

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