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En France, l’augmentation des mésusages des opioïdes est bien réelle. Le Pr Nicolas Authier, chef de service du centre d’évaluation des traitements de la douleur (CETD) du CHU de Clermont-Ferrand, rappelle la conduite à tenir pour les Idel.
Nicolas Authier : Tout professionnel de santé doit garder son indépendance : soit par une absence totale de contact en ne participant pas aux formations organisées par ces sociétés, soit en conservant son esprit critique vis-à-vis de leurs publications. Il est en revanche regrettable que les sociétés pharmaceutiques ne se soient pas elles-mêmes emparées de la question du bon usage de ces médicaments opioïdes. Elles doivent aussi s’y impliquer en parallèle de la promotion de leurs produits.
Elles peuvent avoir un rôle dans le repérage au domicile des effets indésirables, des effets de manque, d’impressions de surconsommation. Elles peuvent aussi, de façon proactive, chercher l’information auprès du patient, en demandant par exemple : « Prenez-vous vos médicaments pour soulager une douleur ou pour le stress ? Le médicament est-il toujours efficace ? » Cela permet au patient de prendre conscience qu’il n’est plus dans un usage conventionnel et qu’il peut reprendre le dessus en allant revoir son prescripteur et le pharmacien qui lui délivre son traitement.
L’Idel est souvent celle qui connaît le mieux le patient, son intimité. Elle peut être l’interlocutrice de première ligne. Dans le cadre de la coordination des soins, cela permet une prise en charge adaptée par rapport à ce qu’elle a repéré, surtout si elle est impliquée dans la prise des médicaments ou la préparation du pilulier.
Sandrine Lana
Dépendance aux opioïdes : les professionnels se mobilisentA lire dans « L'Infirmière libérale magazine », n° 363Réservé aux abonnés |