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Les soignants hospitaliers étaient appelés à manifester mercredi pour réclamer des moyens supplémentaires. Alors que le cortège parisien se dispersait, ils ont reçu un message d’Emmanuel Macron annonçant… que des annonces seraient prochainement faites.
Plusieurs milliers de blouses blanches avaient décidé de braver le froid parisien ce mercredi pour réclamer au gouvernement des lits supplémentaires, des augmentations salariales et des ouvertures de poste. Tous savaient que le gouvernement préparait des annonces sur le sujet, mais peu s’attendaient à une réponse venue du sommet de l’État avant la fin de la manifestation.
Dans le défilé, nombreuses étaient les infirmières qui déploraient la dégradation de leurs conditions de travail. « Avec nos salaires de misère, on n’arrive pas à recruter », déplore Béatrice, qui exerce en urologie à l’hôpital Saint-Louis. « Quand j’ai commencé dans mon service il y a quinze ans, nous étions 14 infirmières, et maintenant nous sommes sept. Avec les congés et les arrêts maladie, nous sommes en sous-effectif permanent. »
« On a l’impression d’une coupure totale avec l’administration, de n’être plus que des numéros, déplorait de son côté Alice, infirmière en diabétologie-endocrinologie à l’hôpital Cochin. On espère qu’Agnès Buzyn va trouver des idées, et pas des idées réchauffées comme elle nous en a déjà servi. »
Ce n’est pourtant pas la ministre de la Santé, mais Emmanuel Macron en personne, qui a pris la parole en fin de manifestation. En déplacement à Épernay dans la Marne ce mercredi, le président de la République a répondu aux manifestants. S’adressant directement à eux, il a affirmé avoir « entendu leur colère et leur indignation face à des conditions de travail qui sont parfois devenues impossibles ».
Mieux, il a confirmé qu’un effort financier serait fait en direction des hospitaliers, expliquant qu’il avait demandé au gouvernement « de travailler avec vigueur pour un plan d’action renforcé et des décisions fortes qui seront annoncées par le Premier ministre au sortir du Conseil des ministres de mercredi prochain ».
À combien s’élèvera cet investissement ? Sera-t-il suffisant pour éteindre la mobilisation des soignants ? Il est encore trop tôt pour le savoir. Le président s’est borné à affirmer qu’il fallait « assumer d’investir plus fortement que nous n’avions envisagé de le faire ». Fin du suspense mercredi 20 novembre.
Adrien Renaud