21/11/2019

Le gouvernement promet 1,5 milliard d’euros aux hospitaliers

Le Premier ministre et la ministre de la Santé ont dévoilé hier devant la communauté hospitalière un plan en faveur de l’hôpital censé apporter une réponse aux manifestations du 14 novembre dernier. Mais les principaux intéressés semblent peu convaincus.

Après le plan « Ma Santé 2022 » présenté par Emmanuel Macron en septembre 2018 et le « pacte de refondation des urgences » dévoilé par Agnès Buzyn en septembre 2019, le gouvernement a annoncé hier sa troisième réforme hospitalière en un peu plus d’un an. Intitulée « Investir pour l’hôpital », cette initiative se veut un nouveau volet de « Ma Santé 2022 », et prévoit un effort financier d’1,5 milliard d’euros sur trois ans en faveur des établissements publics.

Bien sûr, ce geste est la réponse promise la semaine dernière par Emmanuel Macron à la colère qui secoue l’hôpital public depuis des mois, et qui s’est traduite par les manifestations du 14 novembre dernier. Il se concrétisera dès la nouvelle lecture à l’Assemblée du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 par un rehaussement de l’Objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam). Celui-ci augmentera donc de 2,4 % par rapport à l’année en cours, et non de 2,1 % comme prévu initialement.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé que l’État allait au cours des trois prochaines années reprendre à son compte une partie de la dette des hôpitaux : 10 milliards d’euros sur un total de 30 milliards. Un allègement très significatif, destiné à redonner aux établissements des marges de manœuvre financières. Diverses mesures en faveur de l’attractivité des carrières à l’hôpital sont par ailleurs prévues, comme une prime annuelle de 800 euros pour les infirmières et aides-soignantes exerçant à Paris ou dans les départements limitrophes.

La FHF satisfaite, les collectifs en colère

« Le gouvernement nous a écoutés », s’est réjoui Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), dans un communiqué publié après les déclarations ministérielles. Mais cet enthousiasme est loin d’être partagé. « Ces annonces sont très loin de répondre aux attentes des personnels », ont estimé dès hier dans un autre communiqué les collectifs Inter-Blocs, Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux ainsi que diverses associations et syndicats à l’origine du mouvement du 14 novembre.

Ceux-ci rappellent leurs revendications (augmentation de l’Ondam hospitalier de 4 %, revalorisation générale des salaires, ouvertures de lits, recrutement de personnel, etc.), et appellent à deux nouvelles journées d’action, le 30 novembre et le 17 décembre prochains. De quoi déclencher un quatrième plan gouvernemental avant la fin de l’année ? C’est en tout cas bien leur intention.

Adrien Renaud

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