26/11/2019

Urgences pré-hospitalières : les Iade veulent la reconnaissance de leur rôle

Le Syndicat national des infirmières anesthésistes (Snia) lance un appel au ministère de la Santé et souhaite voir se confirmer le rôle des infirmières anesthésistes (Iade) dans l’organisation des urgences pré-hospitalières.

La présentation du Pacte de refondation des urgences a été une douche froide pour les Iade, qui pensaient y être associées. « Notre rôle n’a pas été retenu malgré le travail que nous avons mené sur le sujet et notre présence historique dans les Smur pour la gestion des urgences pré-hospitalières », regrette Christophe Paysant, secrétaire général adjoint du Snia. Le syndicat s’est rapproché du collectif Inter-urgences car « nous avions les mêmes constats sur les problèmes liés au déficit de praticiens hospitaliers aux urgences, à l’encombrement des patients, au manque de lits d’aval, ajoute-t-il. Toutes ces difficultés, nous les vivons au quotidien lorsque nous faisons du pré-hospitalier dans le cadre du Smur et que nous rapatrions les patients aux urgences. »

Optimisation des ressources disponibles

C’est d’ailleurs pour cette raison que le Snia propose une paramédicalisation du secours primaire. « Pendant longtemps, les médecins urgentistes n’étaient pas prêts à nous le concéder mais avec la crise des urgences, la situation a changé », fait savoir Christophe Paysant. Il rappelle d’ailleurs que les Iade sont formées à la gestion des urgences pré-hospitalières. « Nous suivons des unités d’enseignement sur cette prise en charge et sur les bilans des patients en pré-hospitalier », souligne-t-il.

Les Iade souhaiteraient donc, lorsque la situation s’y prête et en lien avec la régulation du centre 15, avoir la possibilité d’intervenir seuls pour la prise en charge des urgences pré-hospitalières. « L’objectif est d’envoyer sur place les secours appropriés ce qui n’implique pas toujours la présence d’un médecin, estime le secrétaire général adjoint du Snia. Les Iade pourraient assurer le premier bilan, les premiers gestes et rapatrier le patient sans la présence d’un médecin sur place mais en étant en lien avec le centre 15. »

Une solution qui permettrait de continuer à faire fonctionner les Smur confrontés à des fermetures ponctuelles dans certains territoires. Mais en réponse à cette proposition, « le choix du gouvernement a été de créer une nouvelle profession, celle des infirmières de pratique avancée (IPA) aux urgences », constate-t-il. Le Snia regrette l’absence de prise en compte des compétences des Iade pour une optimisation des ressources disponibles. « Nous souhaitons une rencontre avec la ministre de la Santé pour que la plus-value des Iade soit mise en avant », conclut Christophe Paysant.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 26/11/2019 à 21:30
    L’ancizn
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    Ce qui est surprenant c’est que certains représentants des urgentistes sont contre la prise en charge intermédiaire des urgences sans médecins.
    Ce qui existe déjà c’est l’intervention d’infirmiers qui exercent sous protocole qui correspond aux actes réalisables par les infirmiers sur prescription.
    Alors que l’IPA doit aller au delà de ce que peut faire un infirmier.
    On peut se poser la question de savoir ceux qui plébiscitent les IPA en extra hospitalier de savoir ce qu’ils pourraient entreprendre au delà de ce qui existe déjà dans le possible.
    N’y a t’il pas une contradiction dans les propos de certains?
    Pour être encore plus efficace il faut avoir aussi une activité de transport médicalisé afin de profiter de l’enseignement des médecins à leurs contacts. Intérêt d’une IPA avec un médecin dans la prise en charge des urgences vitales ?
    Encore une contradiction.
    Pourquoi créer une formation qui existe déjà permettant d’avoir dès aujourd’hui des personnels capables de répondre aux exigences de formation et d’expérience nécessaire à une réponse intermédiaire ???
  • 27/11/2019 à 11:04
    Troisplus
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    C'est quand même la loi en prime :
    Article R4311-12 => III.-L'infirmier ou l'infirmière anesthésiste est seul habilité à réaliser le transport des patients stables ventilés, intubés ou sédatés pris en charge dans le cadre des transports infirmiers interhospitaliers.
    IV.-Les transports sanitaires mentionnés à l'article R. 4311-10 sont réalisés en priorité par l'infirmier ou l'infirmière anesthésiste diplômé d'Etat.

    Article R4311-10 => 9° Transports sanitaires :

    a) Transports sanitaires urgents entre établissements de soins effectués dans le cadre d'un service mobile d'urgence et de réanimation ;
    b) Transports sanitaires médicalisés du lieu de la détresse vers un établissement de santé effectués dans le cadre d'un service mobile d'urgence et de réanimation ;
  • 27/11/2019 à 20:10
    beuz
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    Il manque déjà des IADE dans les blocs alors s'ils doivent assurer les transports sanitaires dans les SMUR...il va falloir choisir. Pour ma part, l'IPA aux urgences c'est reconnaitre le role de l'infirmier aux côtés du médecin urgentiste tout comme l'IADE agit aux côtés du médecin anesthésiste.
  • 28/11/2019 à 09:40
    Iade35
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    Bonjour,
    Certaines régions sont probablement en tension concernant aussi notre profession mais ce n'est pas le cas partout.
    Nous, Nous avons encore notre place au SMUR et comptons bien ne pas la lâcher!

    Nous sommes disponibles: aujourd'hui comme demain si on nous demande d'élargir notre champ d'action.
    L'IPA prendrait ma place alors que j'y suis déjà et de façon légitime..... Incompréhensible !
  • 28/11/2019 à 10:07
    Florian
    alerter
    Le "manque" d'Iade dans les blocs est une lubie. La démographie des iade tend à se stabiliser. Il y a peu de postes disponibles, hormis dans certaines régions. Certains sont même en cdd.

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