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Le Syndicat national des infirmières anesthésistes (Snia) lance un appel au ministère de la Santé et souhaite voir se confirmer le rôle des infirmières anesthésistes (Iade) dans l’organisation des urgences pré-hospitalières.
La présentation du Pacte de refondation des urgences a été une douche froide pour les Iade, qui pensaient y être associées. « Notre rôle n’a pas été retenu malgré le travail que nous avons mené sur le sujet et notre présence historique dans les Smur pour la gestion des urgences pré-hospitalières », regrette Christophe Paysant, secrétaire général adjoint du Snia. Le syndicat s’est rapproché du collectif Inter-urgences car « nous avions les mêmes constats sur les problèmes liés au déficit de praticiens hospitaliers aux urgences, à l’encombrement des patients, au manque de lits d’aval, ajoute-t-il. Toutes ces difficultés, nous les vivons au quotidien lorsque nous faisons du pré-hospitalier dans le cadre du Smur et que nous rapatrions les patients aux urgences. »
C’est d’ailleurs pour cette raison que le Snia propose une paramédicalisation du secours primaire. « Pendant longtemps, les médecins urgentistes n’étaient pas prêts à nous le concéder mais avec la crise des urgences, la situation a changé », fait savoir Christophe Paysant. Il rappelle d’ailleurs que les Iade sont formées à la gestion des urgences pré-hospitalières. « Nous suivons des unités d’enseignement sur cette prise en charge et sur les bilans des patients en pré-hospitalier », souligne-t-il.
Les Iade souhaiteraient donc, lorsque la situation s’y prête et en lien avec la régulation du centre 15, avoir la possibilité d’intervenir seuls pour la prise en charge des urgences pré-hospitalières. « L’objectif est d’envoyer sur place les secours appropriés ce qui n’implique pas toujours la présence d’un médecin, estime le secrétaire général adjoint du Snia. Les Iade pourraient assurer le premier bilan, les premiers gestes et rapatrier le patient sans la présence d’un médecin sur place mais en étant en lien avec le centre 15. »
Une solution qui permettrait de continuer à faire fonctionner les Smur confrontés à des fermetures ponctuelles dans certains territoires. Mais en réponse à cette proposition, « le choix du gouvernement a été de créer une nouvelle profession, celle des infirmières de pratique avancée (IPA) aux urgences », constate-t-il. Le Snia regrette l’absence de prise en compte des compétences des Iade pour une optimisation des ressources disponibles. « Nous souhaitons une rencontre avec la ministre de la Santé pour que la plus-value des Iade soit mise en avant », conclut Christophe Paysant.
Laure Martin