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Bien que son seuil épidémique ne soit pas atteint, la grippe fait déjà parler d’elle à Nantes, où un atelier lui était consacré lors de la troisième journée des pathologies respiratoires des personnes âgées, le 12 décembre. L’occasion de rappeler les principales mesures à connaître en institution ou à l’hôpital.
Très contagieuse, la grippe saisonnière fait l’objet de la plus grande vigilance dans les services accueillant des personnes âgées. Plus le diagnostic est rapide, plus l’épidémie peut être contrôlée grâce à la mise en œuvre de mesures barrières. Problème : « Au grand âge, les signes cliniques tels que la fièvre et l’altération de l’état général parlent moins et peuvent induire un retard au diagnostic aux conséquences parfois dramatiques », prévient Yves Couffin, médecin à la résidence du Ploreau, à la Chapelle-sur-Erdre (44). Raison pour laquelle, dès le deuxième cas suspect, le Cpias (réseau national de prévention des infections associées aux soins) recommande, en complément d’un écouvillonnage du nasopharynx, de réaliser un Trod. En à peine vingt minutes, ce test rapide à orientation diagnostique permet de confirmer ou infirmer la présence du virus grippal.
Meilleur rempart contre la transmission à distance de germes, le port du masque chirurgical concerne l’ensemble du personnel soignant, les résidents et les visiteurs. Ces derniers seront d’ailleurs avertis des mesures mises en place grâce à des affichettes disponibles, notamment, sur le site du Cpias. Autre précaution pour limiter la transmission par contact : renforcer l’hygiène des mains. « Seule la friction hydro-alcoolique (SHA) désinfecte et efficace en période épidémique », rappelle Séverine Gallais-Hoff, pharmacien hygiéniste au CH de Saint-Nazaire, qui déconseille vivement le port de gants à cet effet. Du côté des locaux, un bio-nettoyage ciblé sur les poignées de porte, les mains courantes des couloirs, les rampes d’escalier et les robinets est de rigueur au moins trois fois par jour. Tant que le virus circule dans l’établissement, l’arrêt des activités collectives, y compris la prise de repas en salle à manger, est aussi vivement conseillé.
Reste que pour éviter une propagation épidémique, « il faut inciter à la vaccination du personnel dans les établissements », suggère la spécialiste de l’hygiène. Or, un rapport de l’Académie nationale de pharmacie du 28 mai 2019 indique que la couverture vaccinale des infirmières des services de long séjour (gériatrie, Ehpad) atteint à peine 25 %. « Il suffirait pourtant, regrette Yves Couffin, que ce taux de vaccination atteigne 80 % pour écarter tout risque épidémique. »
Eléonore de Vaumas