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Ces derniers mois, les infirmières en pratique avancée (IPA) ont vu de nombreuses structures les concernant voir le jour. La rédaction d'Espace infirmier fait le point.
Le dernier-né concernant les IPA ? Le Conseil national professionnel des infirmières en pratique avancée (CNP IPA), dont la mise en place est actuellement en cours. Un CNP est un regroupement de professionnels issus des différents organismes représentatifs d’une profession ou d’une spécialité, dont les missions, la composition et le fonctionnement sont précisés dans un décret du 9 janvier 2019.
Comme les infirmières « généralistes », anesthésistes, puéricultrices et de bloc opératoire, les IPA doivent se constituer en CNP. Ce conseil sert d’interface entre le ministère et les associations qui le composent. Son champ de compétences est celui de l’évaluation et de l’amélioration des pratiques professionnelles. Si le ministère de la Santé a besoin d’une expertise sur telle ou telle thématique, il peut solliciter le CNP qui, en interne, va se tourner vers les associations qui le composent pour désigner des experts dans les domaines scientifiques et opérationnels. Il intervient donc pour éclairer le ministère, les Ordres et les agences sanitaires, mais aussi pour enrichir les politiques de santé, améliorer la prise en charge, la qualité, la sécurité des soins et les compétences des professionnels. Il propose également des orientations prioritaires pour la formation dans le cas d’un parcours pluriannuel de développement professionnel continu (DPC).
La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) doit valider la création du CNP. Mais pour le moment, deux représentantes de deux structures sont en discussion pour la présidence du CNP IPA, actuellement contestée.
Tout d’abord, l’Union nationale des infirmières en pratique avancée (Unipa), présidée par Tatiana Henriot. Ce syndicat a vu le jour en février 2019, afin de représenter les étudiants et des IPA salariées comme libérales. Son objectif : défendre les intérêts des IPA concernant leur rémunération, leur statut ou encore leur formation. « Nous avons les missions d’un syndicat, c'est-à-dire représenter les adhérents sur leur lieu de travail, accompagner l’implantation de la pratique avancée dans les lieux de soins, représenter les intérêts des professionnels auprès des structures où ils exercent ou encore promouvoir l’autonomie de la profession », rapporte Tatiana Henriot. Ayant moins de deux ans d’ancienneté, la législation ne permet pas encore à l’Unipa d’être représentative de la profession dans le cadre des négociations conventionnelles.
Depuis novembre 2019, les IPA peuvent également devenir membres de l’Association nationale française des infirmières en pratique avancée (Anfipa), présidée par Sophie Chrétien, IPA à l’hôpital Bichat (Paris). L’Anfipa représente les étudiants en pratique avancée et les infirmières déjà formées. « Nous nous sommes fixé pour objectif de promouvoir et défendre la qualité des soins des IPA, participer au développement de la pratique avancée en France et à l’international, au développement et la diffusion de l’enseignement ainsi que de la recherche en pratique avancée, ou encore de produire et diffuser les savoirs en pratique avancée », fait savoir Sophie Chrétien.
Enfin, la Société française de recherche des infirmières en pratique avancée (SoFripa) est une société savante indépendante. Fondée en ce début d’année 2020 et présidée par Sébastien Chapdaniel, elle a vocation à produire, évaluer et diffuser les savoirs scientifiques de la profession des infirmières en pratique avancée. Elle fait partie du CNP IPA également.
Laure Martin