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À l’occasion de ses vœux à la presse, la ministre de la Santé Agnès Buzyn est revenue, le 28 janvier, sur les chantiers en cours au sein de son ministère pour l’année 2020. La lutte contre les déserts médicaux et pour le grand âge font partie des points prioritaires.
Aucune grande révélation n’a émané du ministère de la Santé en cette matinée de vœux à la presse. La ministre a réaffirmé ses priorités avec, sans surprise, la mise en œuvre du plan « Ma santé 2022 ». « On tient un cap, a affirmé Agnès Buzyn. Créer des liens entre la médecine de ville et l’hôpital, et libérer du temps médical utile. » Face à la crise que traverse actuellement l’hôpital public, précédée de « dix années d’austérité » et « vingt années de désinvestissement », le ministère met en œuvre des mesures socles.
Tout d’abord, le pacte de refondation des urgences avec, notamment, la création du Service d’accès aux soins (SAS). « Pour le moment, l’arbitrage concernant le modèle du numéro unique n’a pas encore été rendu, a fait savoir Agnès Buzyn. Mais l’engagement d’avoir un SAS accessible par téléphone au mois de juin sera tenu. » Pour réaffirmer l’hôpital dans ses fonctions et ainsi libérer plus de temps médical aux praticiens libéraux, la ministre a rappelé le rôle clef des infirmières en pratique avancée (IPA), qui vont « décharger les médecins de certains actes afin de leur permettre de se recentrer sur leur valeur ajoutée ».
Deuxième disposition phare : le plan « Investir pour l’hôpital ». « De nombreuses perspectives s’ouvrent devant nous », a souligné Agnès Buzyn. Parmi elles, les primes pour les personnels soignants, le dégel des tarifs, une opération vérité sur les besoins en lits d’aval. Autant de mesures qui vont se traduire par « une augmentation des budgets pour tous les hôpitaux ». Le deuxième trimestre 2020 devrait être celui de la consolidation de l’attractivité de l’hôpital, avec l’extension des primes d'engagement dans la carrière hospitalière (PECH) ou encore la création d’un grade de catégorie B pour les aides-soignants. Un travail est par ailleurs en cours sur la refonte de la formation des aides-soignants car « nous devons avoir un référentiel de formation qui évolue et fasse monter en compétences la plupart des métiers du grand âge », a affirmé la ministre.
Le secteur du grand âge et de l’autonomie est lui aussi prioritaire pour l’année 2020 avec, comme objectif, le maintien des personnes âgées vieillissantes chez elles. « L’accompagnement à domicile va donc devoir absorber le choc du vieillissement », a fait savoir Agnès Buzyn. Et d’ajouter : « Il va falloir répondre aux attentes des familles qui souhaitent une limitation du nombre d’intervenants à domicile et une garantie de service. » Pour y parvenir, le ministère souhaite « donner envie aux jeunes de s’investir dans ces métiers » et « augmenter le nombre de personnels de soins afin notamment de garantir une progression du taux d’encadrement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ».
Laure Martin