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À Lattes, dans l’Hérault, les Idel se sont organisées face au coronavirus. Elles ont notamment prévu de mettre en place une tournée mutualisée pour les patients infectés, et sont en train de monter avec les médecins un centre de prise en charge dédié.
Lundi, les infirmières libérales de Lattes, au sud de Montpellier, n’avaient pas encore recensé de cas confirmé de coronavirus. Mardi, elles avaient à déplorer un cas. Et jeudi, il y en avait plusieurs, dont deux en réanimation. La vague virale tant redoutée est donc bel et bien en train d’arriver dans cette petite ville de 15 000 habitants. Mais cette situation ne surprend pas les Idel de la commune, qui se sont activées en coulisses pour ne pas être prises de court face à la déferlante du Covid-19.
Tout est en effet parti de discussions sur WhatsApp entre les libérales de Lattes. « Nous échangeons beaucoup depuis une dizaine de jours, et nous avons fait un planning entre nous pour faire une tournée commune avec uniquement nos patients Covid-19 », raconte Caroline, l’une d’entre elles. « L’idée, c’est d’éviter d’avoir un patient infecté au milieu de sa tournée habituelle », détaille sa consœur Julie, elle aussi installée à Lattes. Ce serait en effet prendre le risque de contaminer tous les autres. De plus, du matériel spécifique, par exemple pour la désinfection du véhicule, est à prévoir quand on se rend chez un patient atteint du coronavirus, et les professionnelles souhaitent le mutualiser.
Sur la base du volontariat, les Idel se sont donc inscrites pour mettre sur pied cette tournée spécifique. « On peut activer cela sur un coup de fil », explique Caroline. Mais ce n’est pas tout. Le week-end dernier, certaines Idel de Lattes sont allées rendre visite à des soignants de la commune voisine de Perols, où un centre de traitement dédié au coronavirus a été mis en place. Et elles ont décidé de faire la même chose chez elles.
« Ce sera un centre de consultation ouvert tous les jours avec un médecin et un infirmier, détaille Caroline. Les patients atteints par le coronavirus pourront ainsi être reçus en évitant de contaminer les cabinets de centre-ville. » La mairie, qui a selon les professionnelles été très active sur le dossier, a prévu de mettre à disposition un gymnase à cet effet. L’initiative a été validée par l’agence régionale de santé (ARS), et elle pourra être mise en œuvre dès que les médecins auront décidé de modifier leur mode de consultation actuel, indique l’Idel.
« L’objectif de tout cela, c’est de protéger nos patients, et de ne pas se retrouver seules face au virus », explique Julie. Les Idel notent d’ailleurs que la solidarité a joué à plein régime pour les soutenir dans leurs projets. « Un garage nous a donné des protections pour les sièges ou les volants, des entrepreneurs nous ont donné des charlottes, des surchaussures, des masques, des particuliers sont venus accrocher des choses aux portes des cabinets infirmiers… », énumère Caroline. Le virus n’a qu’à bien se tenir !
Adrien Renaud