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Deux cents millions d’euros, c’est ce que réclame la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) à la Carpimko, pour venir en aide aux professionnels libéraux bousculés par la crise sanitaire dans leur activité.
« Il est fondamental de mettre en place une solidarité interprofessionnelle », souligne Ghislaine Sicre, présidente de Convergence infirmière, qui soutient la demande adressée le 18 juin par la FFPS à la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes (Carpimko). La Fédération demande la mise en place d’un dispositif d’aide exceptionnelle de 200 millions d’euros pour les professionnels de santé libéraux affiliés à la Carpimko.
Ces derniers peuvent déjà bénéficier d’un soutien financier mis en place par la Caisse nationale d’assurance maladie. Depuis la fin du mois d’avril, un service de télé-déclaration de perte d’activité pour les professionnels de santé conventionnés, permet d’attribuer une aide économique à ceux qui ont été contraints de cesser tout ou partie de leur activité, afin qu’ils puissent faire face à leurs charges fixes. « Ce dispositif est insuffisant et souffre d’iniquité entre les professions de santé », soutient la FFPS. Par exemple, le taux d’activité conventionné des pédicures-podologues ne leur permet pas d’être éligibles à cette aide tout comme les remplaçants des titulaires de cabinet.
Les 200 millions d’euros demandés par la FFPS, financés par les réserves du Régime complémentaire pour les affiliés de la Carpimko, auraient pour objectif de mettre en place un dispositif équitable faisant jouer la solidarité interprofessionnelle. Le déblocage d’une telle somme permettrait de verser 1500 euros à chaque pédicure-podologue, ainsi que 1000 euros à chaque masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste, et infirmier remplaçant. Les infirmiers titulaires se verraient verser une somme de 500 euros, que leur niveau de perte d’exploitation soit nul ou non.
Convergence infirmière soutient cette demande de la FFPS car depuis le début de la crise, le syndicat s’inquiète de l’aide apportée aux libéraux. « Dès le 29 février, nous avons adressé une demande à la présidente de la Carpimko pour que tout délai de carence dans le versement des indemnités journalières (IJ) soit aboli si un infirmier venait à devoir arrêter son activité car contaminé par le Covid-19, rapporte Ghislaine Sicre. En débloquant les IJ dès le 1er jour d’arrêt et non au 90e jour comme habituellement, nous voulions aligner notre situation sur celle des salariés du privé et les fonctionnaires. » La demande a été refusée, la Carpimko a proposé un report des charges sur trois mois, avec un étalement de leur paiement dans le temps. « Mais nous avons aussi des réserves au sein de la Carpimko, rappelle Ghislaine Sicre. Il faut les débloquer par solidarité envers les autres professions paramédicales qui n’ont pas pu travailler pendant la crise alors que leurs charges courent toujours. » Pour Convergence infirmière, il sera nécessaire, ensuite, d’appréhender la pénibilité et la sinistralité que la profession infirmière a subie afin d’en obtenir réparation.
Cette aide demandée à la Carpimko serait cumulable avec une aide complémentaire votée par la Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales (Cnavpl) de 477 euros sous forme de dotation du Fonds d’aide sociale du régime de base. Cette aide spécifique de la CNAVPL servira exclusivement à prendre en charge une fraction des cotisations du régime de base. Elle sera servie sur demande et gérée par la Carpimko pour ce qui concerne les praticiens de santé.
Laure Martin
Mise à jour (28/05) : La Carpimko valide le plan d’aideLe conseil d'administration de la Carpimko a depuis validé le plan d'aide soutenu par la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) et la FNI (Fédération nationale des infirmiers). Les infirmières remplaçantes qui en feront la demande pourront ainsi percevoir une somme de 1000 € tandis que les titulaires se verront verser une somme de 500 €, que leur niveau de perte d'exploitation soit nul ou pas. « La différence vise à valoriser l'activité des remplaçants non éligibles aux aides de la CNAM », explique la FNI dans un communiqué. Ce dernier précise en outre que l’aide de la Carpimko sera cumulable avec une aide complémentaire votée par la CNAVPL de 477 € sous forme de dotation du Fond d’aide sociale du régime de base. Cette aide spécifique de la CNAVPL servira exclusivement à prendre en charge une fraction des cotisations du régime de base. Elle sera servie sur demande et gérée par la Carpimko pour ce qui concerne les praticiens de santé. « Nous avons obtenu les garanties que ces aides spécifiques ne seront pas fiscalisantes et non soumises à des charges sociales », indique la FNI. La direction de la Sécurité sociale a dix jours pour confirmer cette décision. |