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De nombreux personnels hospitaliers et soignants ont suivi la mobilisation de ce jeudi 17 septembre. Rencontre avec certains d'entre eux au sein d'un cortège parisien peu dense.
Il fait beau et chaud mais les vacances sont bien finies et l'avenir pas clair. Ils étaient quelques milliers, à peine, dans les rues de Paris à avoir répondu à l'appel des syndicats pour cette mobilisation inter-professionnelle.
Parmi eux du personnel hospitalier, des médecins, des infirmières, des aides-soignantes. L'hôpital public coule toujours et le Ségur n'a pas répondu aux attentes du secteur. Des souffrances et des inquiétudes exacerbées par une possible deuxième vague de Covid « dont on ne parle pas mais nous, on la vit », lance Maurice Darcy, infirmier en gériatrie à l'hôpital Émile-Roux de Créteil. Il s'insurge : « Dans mon service, on a dix lits pour les patients touchés mais il en faudrait le double. »
Et les mains qui vont avec : « On a besoin de 8500 emplois, on nous en propose 1500 », déplore Rose-May Rousseau, secrétaire-générale de la CGT AP-HP. « Pour l'instant, il y a du personnel dans notre hôpital parce qu'on est en retour de vacances. Mais il ne faut pas se leurrer, avertit Maurice Darcy. Il y a eu beaucoup de départs à la suite de la première vague. La période d'octobre, novembre, on sera à nouveau en crise... »
À Robert-Debré, Anne-Françoise Thiollier, infirmière dans l'équipe douleurs, pointe le trop grand nombre d'intérimaires : « On a des jeunes qui arrivent et qui ne sont pas bien formés. » Cherine Benzouid, cardiologue à Debré, souligne les fermetures de lits, comme en réanimation néo-natale (deux) ou pédiatrique (huit sur vingt en début de semaine), liés au trou de personnels à combler. « Régulièrement, ce sont aussi les infirmières de nuits qui nous manquent. »
Les deux femmes soulignent une fatigue générale. « On s'est énormément mobilisé au printemps pour un résultat décevant. Il va falloir un peu de temps, admet Anne-Françoise Thiollier. Les gens sont déjà très fatigués. Mais on reste plus que déterminé. » À l'image du collectif inter-hôpitaux dont font partie les deux femmes qui organise son assemblée générale nationale dimanche et une à Debré d'ici deux semaines.
Thomas Laborde