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Face à une situation très tendue à Marseille, l’AP-HM forme de jeunes recrues en réanimation pour parer l’arrivée de la deuxième vague du Covid-19. Et recherche des infirmières.
« Si la situation sanitaire ne s’améliore pas et si le nombre d’entrées en réanimation continue à croître, il faudra prendre des mesures encore plus fortes, elles seront décidées au niveau local », a déclaré Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé lors d’une conférence de presse le 17 septembre. En ligne de mire notamment Marseille où la situation se tend par rapport à la circulation du virus. En effet, dans la seconde ville de France, l’incidence atteint 319 cas pour 100 000 habitants. « Face à cette hausse progressive du nombre de patients, nous préparons l’ouverture de lits supplémentaires de soins critiques, et nous recrutons et formons des infirmières en lits de réanimation, a déclaré quelques jours plus tôt Jean-Olivier Arnaud, directeur général des Hôpitaux Universitaires de Marseille (AP-HM). Nous avons 155 lits dédiés aux patients Covid, pris sur la capacité actuelle, qui va augmenter dans les prochaines semaines, 35 lits pour patients en réanimation, 96 pour la médecine, 20 dans les 2 services d’urgences de l’Hôpital Nord et La Timone, et 4 lits dédiés aux patients détenus. Sur ces 155 lits, à ce jour, 129 sont occupés. » L’organisation est revue en permanence afin de s’adapter à l’évolution de la situation, tout en assurant la continuité des soins à l’hôpital public et, donc, la prise en charge des autres pathologies. Mais une chose est sûre, l’AP-HM recrute et forme des infirmières en réanimation.
« En service de réanimation, il faut 2 infirmières pour 5 patients et, en service de réanimation Covid, il faut 1 infirmière pour 2 patients, annonce Anne-Marie Mas, cadre supérieur de santé IADE et experte soins à la coordination générale des soins de l’AP-HM. Nous avons donc des besoins supplémentaires en IDE et en AS. Il nous faut du renfort, et recruter. » Et le processus est enclenché depuis début septembre. « Entre le 7 et le 18 septembre, nous avons recruté et formé immédiatement 16 infirmières, des jeunes diplômées d’Etat, précise Magali Delfino, formatrice IADE du Centre d’enseignement des soins d’urgence (Cesu) et du Centre de simulation Sinmar. La formation dure cinq jours. Elle comprend une partie théorique de trois jours où l’on aborde le patient en détresse respiratoire, les signes de l’insuffisance respiratoire aigüe, les appareils de surveillance. Il faut vraiment mettre du lien, comprendre ce que l’on fait et les conséquences de ses actes. Pour la partie pratique, nous travaillons sur un cas contaminé en simulation pendant deux jours avec tous les cas de figure possibles dont l’arrêt circulatoire. En premier lieu, on revoit les pratiques d’habillage-déshabillage afin de sécuriser l’environnement. Il est important de rappeler les impératifs de l’isolement et la gravité de la pathologie. Toutes les mises en situation sont filmées. Le débriefing est une étape qui permet de visualiser et de reparler de la pratique. Mais aussi de lever l’aspect psychologique et émotionnel. Notre objectif est de rassurer ces jeunes professionnelles et de mettre en avant tout ce qui a été bien fait. » Si le recrutement des aides-soignantes n’est pas problématique, celui des IDE le devient. Ainsi, Anne-Marie Mas se démène pour trouver des candidates en réanimation (CDD de trois mois puis CDI), mais aussi pour les unités de soins conventionnelles Covid afin de pouvoir répondre aux différents phasages de montée en charge des services si la situation venait à s’aggraver. Au 17 septembre, 29 lits de réanimation Covid sur 35 étaient occupés au sein de l’AP-HM.
Isabel Soubelet