Un service innovant pour coordonner l’intervention des Idels

Le Service infirmier d’orientation (SIO) est a été mis en place le 6 avril 2020, soit quelques jours après le début du confinement, à l’initiative de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous voulions remettre de la cohésion dans les parcours des patients entre l’hôpital, le domicile, l’Ehpad, tous les lieux et modes de soins du patient », explique Louise Ruiz, secrétaire générale adjointe de l’URPS infirmiers libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Au cours de notre exercice, nous rencontrons fréquemment des ruptures de soin et 75 % des interventions d’urgence infirmière y sont liées », souligne-t-elle.

Un numéro d’appel unique

L’URPS a d’abord créé l’outil IdeLine, afin de recenser tous les infirmiers libéraux de la région. Elle a ensuite mis en place le service infirmier d’orientation, lors de la première vague de la crise sanitaire. Concrètement, il s’agit d’un numéro d’appel unique*, réservé aux professionnels, qui donne accès six jours sur sept à des infirmiers orienteurs. Basés au Centre hospitalier du Pays de Gier, dans la Loire, ces derniers coordonnent l’intervention des infirmiers libéraux auprès des personnes vulnérables ou handicapées, de leurs proches aidants et de toute personne malade, à domicile.
Une équipe de 18 orienteurs, dont deux planificateurs, se relaient sur des gardes continues de 9 h à 19 h 30 du lundi au vendredi, et le samedi de 9 h à 14 h.

1 800 demandes en six semaines

« Au bout de six semaines d’existence, le SIO avait déjà reçu et traité 1 800 demandes. Ce chiffre s’est un peu stabilisé, puis nous avons connu un regain d’activité depuis début octobre. Nous avons dû doubler nos effectifs de garde pour pouvoir faire face à la demande », souligne Louise Ruiz.
Les professionnels qui ont recours au service sont variés : cadres infirmiers, infirmiers libéraux, médecins, spécialistes ou urgentistes, Samu, Ehpad, laboratoires pour des renforts PCR, hôpitaux, etc. La moitié des appels concernent les Ehpad, 20 % des renforts PCR et tests antigéniques, et les 30 % restants portent plutôt sur des soins non programmés. Lorsque l’infirmier orienteur reçoit une demande, il commence par solliciter l’infirmier habituel du patient. Si ce dernier n’en a pas, ou que le soignant n’est pas disponible, l’orienteur peut alors envoyer une demande aux autres infirmiers du secteur grâce à la plateforme IdeLine, en sélectionnant une zone d’intervention et un champ de compétences, pour répondre au mieux à la demande.
Face au succès du projet, l’URPS a décidé de l’étendre plus tôt que prévu. « Nous étions débordés d’appels avec la seconde vague de la Covid-19, nous avons donc décidé de régionaliser le dispositif », indique Louise Ruiz. Ainsi, deux nouveaux pôles sont en cours de déploiement, l’un à Clermont-Ferrand et l’autre à Annecy. « L’évaluation au bout d’une année portera donc sur le dispositif régional et pas seulement sur le pilote dans la Loire », ajoute-t-elle, avant de conclure que « ce service innovant permet de sécuriser le retour ou le maintien à domicile du patient. Il apporte de l’information et de la sécurité aux infirmiers libéraux, mais aussi de la visibilité ».

Anne-Gaëlle Moulun