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Le 67e congrès de la FNI s’est tenu du 8 au 10 décembre. L’occasion pour le syndicat représentatif des infirmiers libéraux d’inviter Thomas Fatome, directeur général de la Cnam, qui a fait un point sur plusieurs sujets relevant du champ conventionnel dont le ralentissement du déploiement du Bilan de soins infirmiers (BSI).
L’extension du BSI aux patients âgés de 85 ans et plus n’aura pas lieu comme prévu en janvier 2021. Thomas Fatome l’a confirmé lors du congrès de la Fédération nationale des infirmiers libéraux (FNI). « Nous croyons au BSI, il s’agit d’un outil que nous avons co-construit avec les partenaires conventionnels, a-t-il rappelé. Néanmoins, nous avons constaté que son utilisation en 2020 [pour les patients âgés de 90 ans et plus, NDLR] n’est pas en ligne avec les prévisions et anticipations que nous avons construites. » Pour l’Assurance maladie, il est nécessaire de travailler avec les partenaires conventionnels afin de comprendre les écarts entre ces prévisions et la réalité. Elle a d’ailleurs déjà commencé à mener des enquêtes de terrain sur ce sujet auprès des Idels. « Nous devons réfléchir ensemble aux suites à donner pour les prochaines étapes afin de garantir la solvabilité du dispositif », a-t-il fait savoir. Les Idels peuvent donc pour le moment, uniquement continuer à appliquer le BSI pour les plus de 90 ans.
Le président de la FNI, Daniel Guillerm, a tenu à rappeler que lors des négociations conventionnelles de l’avenant 6, les syndicats représentatifs avaient pointé du doigt le montant insuffisant de l’enveloppe dédiée au BSI, à savoir 100 millions d’euros. « Il est vrai que nous avons quand même signé, en toute conscience, car c’était à prendre ou à laisser, s’est-il souvenu. Mais dans le cadre des prochaines discussions, il est hors de question d’envisager une dévalorisation des prises en charge infirmières. Nous sommes fermement acquis à cet outil de nature à asseoir le rôle de la profession dans la coordination clinique de proximité. »
Autre point abordé par le directeur de la Cnam : la négociation de l’avenant 8 à la convention nationale des infirmiers portant sur le télésoin. « Certes, le champ d’application reste restreint mais il faut le prendre comme un début », a soutenu Thomas Fatome. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui est également intervenu lors du congrès de la FNI, a affirmé que le télésoin devrait être opérationnel début 2021, « les Idels faisant partie de l’investissement numérique prévu par le Ségur de la santé », a-t-il expliqué. D’autres évolutions devraient également avoir lieu prochainement dans le domaine comme la dématérialisation de la carte vitale, la e-prescription, autant de chantiers pour lesquels la Cnam entend accompagner les professionnels de santé.
Sur la question de l’exercice coordonné, abordé notamment dans le cadre de l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) pour les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), Thomas Fatome ne se dit pas opposé au triptyque socle composé des médecins généralistes, des infirmiers libéraux et des pharmaciens d’officine, proposition portée par la FNI et d’autres syndicats.
Néanmoins, il reste ouvert à d’autres modes d’organisation car « il est difficile de trouver la bonne formule entre une logique d’équipe qui appelle à un peu de structuration, et la liberté que nous voulons laisser aux professionnels de santé pour éviter de les mettre dans des cases », a-t-il rapporté. Des discussions devraient reprendre la semaine prochaine sur ce volet de l’exercice coordonné. « Tout ce que nous souhaitons en revanche, c’est qu’il y ait du contenu », a précisé Thomas Fatome, ouvert à une forme de souplesse, mais avec la présence d’une équipe constituée pour produire la coordination dans la prise en charge des patients. « Et il faudra mesurer les changements car l’Assurance maladie investit de l’argent », a conclu le DG de la Cnam.