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12/05/2021

Des manifestations de soignantes en réa partout en France

Autour de 150 services étaient en grève un peu partout en France ce mardi 11 mai. Si la crise de la Covid a exacerbé leurs difficultés et mis en lumière leur spécificité, cela fait longtemps qu’infirmières et aides-soignantes réclament plus de formation et plus de reconnaissance salariale.

Différents établissements franciliens étaient représentés au pied du ministère de la Santé, avant d’en rencontrer un représentant dans l’après-midi.
Malgré la pluie et une fatigue immense, des infirmières et aides-soignantes en réanimation se sont réunies au pied du ministère des Solidarités et de la Santé, après l’appel à la grève national dans les services.

Juste un mois d’accompagnement

Chloé Sargnac est nouvelle dans la spécialité. Après plusieurs années dans différents établissements, dans différents services, la crise sanitaire l’a poussée à s’engager en réanimation. Elle s’est rendu compte dès le premier jour de la spécificité du travail. « Il n’y a aucune formation. J’ai été accompagnée pendant un mois par une infirmière dite “senior”. Juste un mois de doublure avant d’être seule. Ce n’est pas suffisant, s’exclame la soignante. En un mois on a juste le temps de prendre quelques repères dans le service, de connaître le nom des médicaments et leur posologie. Il y a des connaissances de fond à avoir : pathologies, médicaments, machines indispensables à la survie des patients. »

Sarah Simonetti, en réa depuis 2016 à Corbeil-Essonnes, confirme : « C’est difficile de former sur toutes les pathologies. Là, on forme comme on peut sur la Covid, on les met en doublure, c’est sur le tas. Il faudra les former sur le reste quand on sortira de la crise sanitaire.&nbsp»











Cela fait vingt-et-un an que Cécile Cotelle travaille en réa. Infirmière puis cadre dans le service de l’hôpital de Montreuil, elle en a accompagné des équipes. « Une infirmière de réa, ça ne se forme pas en deux jours, ce sont des années de compagnonnage, un soutien sans faille jour et nuit. Une infirmière de réa n’est pas une infirmière comme une autre, insiste-t-elle. Le travail est de plus en plus technique. Avec la crise Covid, il y a eu des malades lourds et en grand nombre. Ça a été d’une intensité extrême avec énormément de dégâts psychologiques pour les soignants. Tout ce travail doit être reconnu ! »



Amorce d’un dialogue avec le ministère

Dans son service, comme dans la plupart, aucune NBI n’est versée aux soignantes en réa. « Pourtant, une est donnée dans les services de dialyse. En réa, on en fait tous les jours, en grande quantité ! Mais on ne fait pas que ça donc on n’y a pas droit.  »
La cadre a été reçue par un représentant du ministère. « Ils nous disent avoir compris nos revendications. Des missions de l’Inspection générale des affaires sociales devraient prochainement aborder le sujet des soins critiques. Pas de réponse concrète, on s’y attendait, mais on va dire que c’est un début… »

Thomas Laborde

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