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Exit le numéro Adeli. À partir de fin septembre, les infirmières vont être enregistrées par l’Ordre national des infirmiers (Oni) au Répertoire partagé des professions de santé (RPPS). L’occasion de revenir sur ce dispositif et les implications, notamment la fidélisation des données infirmières.
Cette évolution annoncée depuis de nombreuses années est désormais actée : les infirmières vont disposer d’un numéro RPPS, « un réel avantage pour la profession », d’après Patrick Chamboredon, président de l’Oni. Le RPPS est défini par l’Assurance maladie comme le fichier de référence des professionnels de santé, commun aux organismes du secteur sanitaire et social. Il est élaboré par l’État en collaboration avec les Ordres et l’Assurance maladie, et répertorie l’ensemble des données d’identification, de diplômes, d’activité, de mode et de structure d’exercice de tout professionnel de santé. Le RPPS attribue à chaque professionnel de santé concerné un identifiant unique, pérenne et partagé : le numéro RPPS, composé de 11 chiffres, et qui suit le soignant tout au long de sa carrière.
« Pour les infirmières, la mise en place de ce numéro constitue une simplification administrative », soutient Patrick Chamboredon. Pour obtenir leur numéro RPPS, elles n’auront qu’à effectuer leur demande d’enregistrement à l’Oni, qui pourra être réalisée de manière dématérialisée et sécurisée sur son site Internet. Auparavant, les infirmières devaient démarcher leur Agence régionale de santé (ARS) pour obtenir leur numéro Adeli, et comme ce dernier est départemental, la demande devait être renouvelée à chaque déménagement en cas de changement de département.
Un accès à des services numériquesPour les soignantes déjà inscrites à l’Oni, la transition est automatique : leur numéro RPPS leur sera communiqué par l’Ordre et elles pourront le trouver dans l’annuaire santé, qui recense les données d’identité certifiées des professionnels de santé. Elles pourront ainsi mentionner ce numéro sur les différents documents qu’elles éditent et l’utiliser pour l’ensemble de leurs démarches. Pour se voir attribuer un numéro RPPS, l’inscription à l’Oni sera donc obligatoire. Une démarche nécessaire également pour avoir accès à des outils numériques comme l’application e-CPS, à la carte de professionnelle de santé (CPS) et à des services numériques en santé associés et déjà intégrés à Pro Santé Connect. « Nous allons d’ailleurs rappeler aux établissements de santé qu’ils ont l’obligation de nous transmettre les listes d’infirmières travaillant chez eux pour permettre leur inscription à l’Ordre », fait savoir le président de l’Oni.
Des statistiques fiables« Ce numéro RPPS permet aussi de fiabiliser les données que nous avons sur les infirmières », poursuit Patrick Chamboredon, rappelant que le numéro Adeli n’était qu’un répertoire national de recensement sans finalité derrière. Le RPPS va permettre de détenir des statistiques fiables, d’autant que l’Oni « va gérer les informations au travers des déclarations qui nous sont faites par les infirmières », indique-t-il. De même que chaque soignante pourra mettre à jour ses informations sur son espace personnel sur le site de l’Ordre. Les données statistiques vont notamment permettre de disposer d’un atlas de la profession pour la réalisation de projections sur les courbes de remplacements des générations d’infirmières, « essentiel pour le pilotage de l’offre de soins en France », estime Patrick Chamboredon. C’est également au travers de cette nouvelle identification que l’Ordre pourra s’assurer du respect de l’obligation de formation professionnelle.
Laure Martin