Variant Omicron : « quasiment une autre maladie » | Espace Infirmier
 

20/01/2022

Variant Omicron : « Quasiment une autre maladie »

Le Pr Yazdan Yazdanpanah, infectiologue, directeur de l’agence interne ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales) Maladies infectieuses émergentes et membre du Conseil scientifique, a dressé le portrait-robot du variant Omicron du Sars-CoV-2 lors de son audition devant la Commission des affaires sociales du Sénat, le 19 janvier.

Un dépistage qui reste efficace

Il s’est déjà montré rassurant quant au dépistage du variant Omicron, alors que des alertes avaient été émises sur une moindre efficacité de dépistage avec les tests antigéniques (TAG). « D’une manière générale, les tests antigéniques sont moins sensibles que les PCR », explique d’emblée Yazdan Yazdanpanah, qui rappelle que l’intérêt des TAG est d’abord de rechercher la contagiosité, et qu’ils sont plus faciles à mettre en place en population générale que les tests PCR. « Les outils diagnostiques marchent bien sur ce variant », conclut le professeur.

Un vaccin toujours efficace contre les formes graves

Six mois après la deuxième dose de vaccin anti-Covid-19, la protection contre l’infection serait « proche de 0 » mais après la dose de rappel, la protection augmente à 60-70 %. « On ne sait pas combien de temps ça va durer, on parle de 50 % d’efficacité à trois mois », ajoute cependant Yazdan Yazdanpanah. « Mais la bonne nouvelle, c’est que l’efficacité vaccinale est conservée pour protéger contre les formes sévères. En effet, après une dose de rappel, on monte à plus de 90 % de protection. »

Contagiosité importante mais sévérité moindre

Sur la forte contagiosité d’Omicron, « on peut le dire de manière assez certaine qu’il est plus transmissible, avec un R0 de 10 », a expliqué l’infectiologue, le comparant au taux de reproduction de « 3 au début de l’épidémie et 5 ou 6 pour le variant Delta ». Omicron serait contagieux deux ou trois jours avant les symptômes et jusqu’à sept jours après, avec une durée d’excrétion plus courte chez les personnes vaccinées. Cette forte contagiosité serait probablement due aux capacités « intrinsèques » du virus et à une réponse moindre aux vaccins.

De même, si le variant Omicron est 50 à 80 % moins sévère que Delta, c’est « en grande partie parce qu’on est vacciné » mais aussi grâce à un facteur intrinsèque à ce virus, notamment le fait qu’Omicron « semble s’intéresser à la sphère ORL plutôt qu’aux poumons ».

Une maladie saisonnière ?

« On est quasiment devant une autre maladie, explique le Pr Yazdan Yazdanpanah en pesant précautionneusement ses mots. Les personnes qu’on voit actuellement à l’hôpital sont plutôt des gens avec maladies chroniques infectées par ce virus et qui décompensent de leur maladie chronique. »

Optimiste mais très prudent, Yazdan Yazdanpanah conclut que « probablement », le fait que 90 % de la population de plus de 12 ans est vaccinée et qu’il y a une proportion importante de personnes infectées par Omicron (9 à 12 millions de personnes infectées en France selon les modélisations), « augmente notre immunité. Cette augmentation d’immunité pourrait nous protéger dans l’avenir contre les formes sévères et faire de cette maladie une maladie saisonnière. Sous réserve de la non-émergence d’autres variants ».

Anne-Hélène Collin, avec www.lemoniteurdespharmacies.fr

À lire également

L’interview du Pr Karine Lacombe, infectiologue et cheffe de service des maladies infectieuses et tropicales (Hôpital Saint-Antoine, Paris), « Avec Omicron, nous assistons plus à une autre forme d’épidémie qu’à une simple nouvelle vague », 17 janvier 2022.

Les dernières réactions

  • 09/02/2022 à 14:40
    Comlan AMANGNON
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