04/05/2009

75 euros de cotisation ordinale : « rien que l’indispensable » réaffirme Dominique Le Boeuf

Après trois semaines de silence, la présidente de l’Ordre des infirmiers a répondu aux critiques qui se sont déchaînées à l’annonce, le 3 avril, d’une cotisation ordinale annuelle d’un montant de 75 euros. Sa réponse a pris la forme d’un communiqué adressé aux présidents des conseils départementaux et régionaux de l’ordre et, au-delà, à toutes les infirmières de France. Attendue depuis le jour même du vote de la cotisation, cette prise de parole ne satisfera probablement pas les opposants les plus farouches à une cotisation ordinale jugée chère. Pourtant la présidente persiste et signe, justifiant ce montant de 75 euros comme étant «le juste prix» pour garantir l’indépendance de l’ordre et l’utilité de son action.

Dominique Le Bœuf commence par rappeler qu’il s’agit de «l’un des montants le plus bas des cotisations ordinales infirmières en Europe»(1) et reproche à «certains» d’avoir prêché «depuis plus d’un an» auprès des infirmiers «l’illusion d’une cotisation dérisoire». Elle réaffirme la posture qui a toujours été la sienne dès avant son élection à la tête de l’ordre et depuis : celle d’une ambition assumée pour la profession infirmière, ambition dont elle admet et assume le coût. Elle en profite pour lister les chantiers prioritaires qui attendent l’ordre dans les prochains mois : la rédaction d’un code de déontologie, acte fondateur de toute structure ordinale ; l’enrichissement du décret de compétences «afin d’accompagner au plus près l’évolution» de l’exercice infirmier «tel que nous le vivons et non pas selon ce que pensent pour nous les bureaux de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos), l’Académie de médecine et d’autres», précise-t-elle ; l’obtention de l’intégration des infirmières à l’université et au schéma européen Licence-Master-Doctorat ; les actions de lobbying européen pour peser sur les futures décisions de Bruxelles concernant les infirmières ; et enfin le travail d’information et de conseil à destination des infirmiers et infirmières.

Si Dominique Le Bœuf ne présente pas de budget détaillé comme de nombreux élus ordinaux l’ont réclamé, elle revient largement sur les différents postes de dépenses auquel l’ordre devra faire face. «J’ai pu mesurer les obligations minimales d’investissement et de fonctionnement qu’exigent, à la fois, nos missions légales et notre promotion collective», écrit-elle. Et d’énumérer : «Construction et maintenance du plus grand tableau ordinal français, gestion de nos juridictions professionnelles, éditions et envois divers (caducées, cartes professionnelles, mailings…), expertises et avis argumentés pour le ministère, la commission européenne, la HAS (2)…, formation de vos élus à leurs tâches, communication interne et externe de la profession, etc.»
Tout cela va nécessiter le recrutement de professionnels qualifiés tels que «informaticiens, juristes, professionnels de la communication, gestionnaires compétents, prestataires spécialisés», poursuit la présidente de l’ordre. Le conseil national a sollicité les services d’un cabinet de consultants spécialistes (Ernst et Young) pour élaborer le budget de l’ordre à partir de ces multiples objectifs, indique Mme Le Bœuf dans son communiqué diffusé le 24 avril. Avec pour feuille de route, un principe : «rien que l’indispensable, car les temps sont difficiles ; mais tout l’indispensable, pour l’efficience et la crédibilité que nous vous devons», conclut la présidente.

Cécile Almendros

(1)    Retrouvez à ce propos un tableau comparatif des cotisations ordinales infirmières de plusieurs pays européens dans L’Infirmière magazine n°249 et L’Infirmière libérale magazine n°248, tous deux datés de mai 2009.
(2) Haute Autorité de santé

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